Marjolaine – Propriétés
Fleurs blanches ou rougeâtres, petites, disposées en épis courts, arrondis, compacts et pubescents à l’extrémité des rameaux , formant un corymbe gros à proportion de la plante et terminal; bractées, un peu colorées au sommet et imbriquées. Étamines à anthères panachées de rouge; les autres parties de la fleur ont les caractères de l’origan; seulement le calice n’a que deux divisions.
Plante de 30 cm environ, a tiges dressées, fermes, grêles et à rameaux nombreux, anguleuses ou presque carrées, et pubescentes. Feuilles petites, opposées, pétiolées, ovales obtuses, entières, velues et d’un vert blanchâtre; racines petites et fibreuses.
Odeur forte, aromatique, agréable; saveur chaude, piquante et un peu âcre. Ces qualités ne se perdent pas par la dessiccation; on ne la distingue de l’origan, quand elle est sèche, que par des feuilles plus petites.
Les préparations de la marjolaine sont aussi les mêmes et se donnent à des doses semblables. Cette plante entrait autrefois dans beaucoup de préparations officinales qui ne sont plus en usage. Sa poudre surtout était placée au premier rang parmi les sternutatoires.
On lui supposait aussi des propriétés merveilleuses dans les maladies du cerveau et des nerfs, les vertiges, l’apoplexie, la paralysie, ainsi que dans plusieurs affections de la poitrine et du ventre. Mais il faut, pour se faire une idée exacte de son action, lui faire l’application de tout ce que je dirai de l’origan, dont elle ne diffère pas par ses propriétés.
Culture de la marjolaine
La marjolaine est une plante vivace qui fleurit en août, et ne croît spontanément que dans nos départements méridionaux. Partout ailleurs elle est fournie à la médecine par la culture; on l’élève dans les jardins d’agrément. Il lui faut une terre légère, une exposition chaude et peu d’humidité. Elle craint le froid de l’hiver, et doit se placer en orangerie si l’on veut être sûr de la conserver. On la multiplie par la graine, les boutures ou l’éclat des pieds, soit au printemps ou à l’automne. Si on la laisse en pleine terre, il faut en garantir quelques jeunes pieds pour réparer les pertes causées par le froid.
On doit la remplacer par la suivante, ou encore mieux par l’origan, qui est plus commun.
MARJOLAINE A COQUILLES. Origan D’Égypte. Origanum Aegyptiacum.
Fleurs blanches ou rouges pâles, naissant dans les aisselles des feuilles, et formant des espèces d’épis ou têtes arrondies, et terminales, rassemblées deux ou trois sur un pédoncule assez long. Les bractées sont peu nombreuses et très courtes. Ces têtes sont formées principalement des calices, dont les deux feuilles plates, larges et cotonneuses, laissent sortir entre elles une corolle à dents très ouvertes, et qui renferme les mêmes parties que l’origan.
Plante de plus de 30 centimètres, à tiges fortes, droites, ligneuses, carrées, plus ou moins rougeâtres et pubescentes, à rameaux opposés, articulés, et à feuilles épaisses, cotonneuses, blanchâtres, opposées, pétiolées, arrondies ou un peu ovales, recourbées en cuiller, et douces au toucher.
Odeur forte, piquante; saveur chaude, aromatique et un peu amère.
Je ne fais mention de cette plante que parce qu’on la trouve, dans quelques boutiques, sous le nom de marjolaine à coquilles. On la reconnaît facilement, même quand elle est sèche, à ses têtes de fleurs arrondies et blanchâtres, à ses feuilles blanches aussi, et à ses tiges rouges.
Tout ce que j’ai dit de la plante précédente, sous le rapport des propriétés et des usages, peut être appliqué à celle-ci. Les médecins la prescrivent rarement, quoiqu’elle ait au moins autant de propriétés que l’origan, qu’elle se trouve dans tous les jardins d’agrément, où elle fleurit au milieu de l’été; mais sa culture y demande encore plus de soins que la précédente: elle doit être conduite de la même manière. En général, elle dure peu, bien qu’elle soit vivace, et demande à être placée en orangerie, le plus près possible des jours.
Cette plante n’est pas d’une grande utilité pour les usages alimentaires; cependant on l’emploie assez fréquemment dans la cuisine, surtout dans les pays méridionaux, pour rendre les aliments plus agréables et d’une digestion plus facile; elle est d ailleurs fort agréable à l’odorat : autant par ces considérations que pour ses vertus particulières, il n’est point de jardin où l’on ne doive en avoir quelques bordures, ou au moins quelques pieds.
II y a plusieurs espèces de marjolaine, les unes vivaces, les autres annuelles : les principales sont la marjolaine sauvage ou origan, la commune, celle à coquille, la panachée, celle à petites feuilles, et la velue. Ces diverses espèces demandent à peu près la même culture.
La marjolaine se multiplie de graine, de bouture on de rejetons, qu’on sème ou qu’on replante de la même manière que toutes les autres plantes aromatiques. Les deux premières espèces se plantent ordinairement en bordure autour des carrés du potager, et résistent aux hivers sans aucun soin particulier; mais les autres demandent la serre dans cette saison, et il faut par conséquent les élever dans des pots pour les rentrer plus facilement.