Lutter contre les pucerons de nos jours en vidéo
Plus de 10 façons de lutter contre les pucerons dans une seule vidéo :
Techniques de nos anciens anti pucerons
On est souvent surpris que la piqûre légère d’un aussi petit insecte que le puceron, puisse autant défigurer une plante, mais la surprise cesse lorsqu’on réfléchît
que les pucerons sont toujours en grande compagnie, qui croît même à vue d’œil par la fécondité prodigieuse de ces insectes. Ainsi, quoique chaque piqûre soit
légère, le nombre est si grand, si répété, qu’il n’est plus étonnant que les feuilles en soient défigurées. Aussi les amateurs du jardinage et
des plantes cherchent-ils à délivrer et à nettoyer les arbres de cette vermine; mais souvent leurs soins sont inutiles : cet insecte est si fécond, qu’il reproduit
bientôt une autre peuplade.
On en peut néanmoins faire périr beaucoup en pressant les feuilles qui en sont attaquées entre deux éponges imbibées d’une forte décoction de tabac (le tabac en
poudre jeté sur le puceron blanc le tue en un instant), ou d’eau de chaux vive, ou d’une forte eau de savon, ou d’une décoction de suie de cheminée, de sauge,
d’hyssope, d’absynthe et autres plantes amères ou d’une odeur forte. La suie, la chaux, le savon, ont l’inconvénient de salir les feuilles, les fruits, les plantes
environnantes. Le tabac et l’absynthe laissent des particules irritantes qu’on serait fâché de trouver sur des fruits ou des légumes. Les autres matières sont
souvent insuffisantes : la tanaisie, l’ellébore blanc, la rhue, le poireau, la coloquinte, le poivre long ont un des inconvénients indiqués ci-dessus. On a
conseillé de l’huile de pétrole, de l’essence de térébenthine et d’autres huiles; mais il faut se garder de les employer, parce qu’elles agissent en même temps sur
les végétaux, et les rendent malades ou les font périr.
Quelques-uns emploient ces différentes substances âcres et irritantes en poudre; mais elles n’ont pas moins d’inconvénients sous cette forme. Un des meilleurs
moyens pour se débarrasser des pucerons, c’est de couper les feuilles et les sommités des pousses où il s’en trouve, et de les jetter dans le feu, dans l’eau, ou
de les enterrer. Cependant quelques jardiniers blâment ce retranchement sur les arbres fruitiers, parce qu’il occasionne la naissance de beaucoup de branches
faibles, et fait par conséquent tort à la beauté et à la bonté de l’arbre.
Au reste, c’est ce qu’on doit faire pour les fèves et chèvrefeuilles. Si on n’a pas beaucoup d’arbres attaqués de pucerons, et qu’il soit facile de les voir , on
peut les écraser entre les doigts, ou en les frottant légèrement entre les doigts et la partie qu’ils occupent; ou bien on les fera tomber avec la barbe d’une
plume ou d’une petite brosse sur un papier, ou dans une soucoupe, pour les écraser ensuite.
Quelques auteurs conseillent de mettre sur les arbres attaqués de pucerons, d’autres insectes qui sont des larves que l’on appelle Lions de pucerons (Chrysopidae);
ces larves voraces détruisent tous les jours une grande quantité de ces insectes avec d’autant plus de facilité, que ceux-ci restent tranquilles et immobiles
auprès de leurs ennemis. Cette larve est un ver à six pieds, dont le corps est ovale, un peu allongé et terminé en pointe par derrière. La tête est garnie de deux
pinces, avec lesquelles elle saisit les pucerons qu’elle dévore promptement. Cet insecte se trouve sur les branches garnies de pucerons.
On a aussi publié ce moyen de détruire les pucerons qui nuisent aux arbres fruitiers et aux fruits : on se sert d’une seringue d’étain, coiffée d’une pomme à mille
trous et adaptée au moyen d’une vis; on la remplit d’une eaux de chaux bien éteinte dans laquelle on a détrempé environ une poignée de mauvais tabac en poudre sur
deux pots d’eau, et on en arrose les arbres attaqués de ces insectes : la vermine périt, les arbres poussent du bois, et leurs fruits grossissent. Quatre ou cinq
jours après l’injection de la chaux, on arrose les mêmes arbres avec la seringue remplie d’une eau claire.
Lestwitz, directeur de la société patriotique de Silésie, s’est assuré, après bien des expériences, que huit ou dix gouttes d’huile de baleine, versées au pied des
plantes où se réfugient les pucerons de jardin, et autant d’eau sur cette quantité d’huile, suffisaient pour les faire périr. On reconnaît, au dépérissement des
plantes, que ces insectes y ont établi leur asile. Leurs nids sont de la grandeur d’une soucoupe à thé, et renferment plusieurs milliers d’œufs.
L’abbé Roger indique les moyens suivants pour la destruction des pucerons : 1°. Le tan dont on a enduit les peaux des animaux préparées pour former des cuirs,
enfoui avec elles dans la terre durant plusieurs mois et des années même, y acquiert par la fermentation un acide et une amertume qui fait mourir les pucerons,
quand on l’applique sur la branche du pêcher.
Prenez deux ou trois boisseaux de tan, et laissez-les dans un baquet avec de l’eau fermenter pendant quelques jours au soleil. Mettez ensuite dans une terrine ce
tan délayé un peu plus clair que du mortier, et faites-en un enduit à toutes les branches gâtées par les pucerons; ils en seront étouffés, et vous n’aurez plus
alors de fourmis. Vous recommencerez autant de fois que la peuplade des pucerons, qui succéderont à ceux-là, viendra à éclore.
2°. Le soufre. Mouillez vos arbres, et répandez du soufre en poudre sur les pucerons, qui crèveront tous.
3°. Le tabac, soit en poudre, soit bouilli, dont on applique la lessive avec la poudre sur les pucerons; on dit qu’il fait d’abord son effet. La façon de
l’employer est la même.
4°: Faites une décoction de coloquinte, (que vous appliquerez sur vos arbres, après l’avoir fait bien bouillir) vous réitérerez soir et matin jusqu’à parfaite
destruction des animaux nuisibles.
On conseille aussi de frotter les branches des arbres, après les avoir mouillées, avec la lie de vin, de la cendre ou de la suie de cheminée détrempées dans de
l’eau; l’acide de l’une, les parties salines et spiritueuses des autres, sont, à ce qu’on dit, des spécifiques sûrs pour étouffer les pucerons.
Observations sur le puceron
Les caractères distinctifs du puceron sont de n’avoir qu’un seul article aux tarses, et deux espèces de pointes ou cornes plus ou moins longues sur l’extrémité du
ventre. Dans quelques espèces, ces cornes sont longues, droites et dures; dans d’autres, elles sont grosses, et semblables à des tubercules; mais elles se trouvent
dans toutes les espèces.
Il n’y a point d’insectes aussi communs que les pucerons; on en trouve sur presque toutes les plantes, presque toujours en société, et souvent en grande quantité.
Ces petits insectes ont tous six pattes grêles et menues. Leur corps est gros, massif et lourd, et ils ne marchent qu’avec peine. Beaucoup restent très longtemps
immobiles sur les tiges et les feuilles des plantes, et quelquefois cachés sous les mêmes feuilles, recourbées et comme figurées en calotte.
Les ailes de ceux qui en ont, sont grandes et plus longues que leur corps; leur trompe, qui est très longue, prend son origine du corcelet, entre les pattes de la
première paire, mais il y a souvent un stylet qui part de la tête et qui est couché sur la base de cette trompe, en sorte qu’elle paraît naître de la tête : peut-
être ce stylet conduit-il à la tête une partie de la nourriture que prend cet insecte.
Le puceron est un des insectes qui offre le plus de singularités à un naturaliste. Il s’en trouve qui sont ailés, et d’autres sans ailes : on croirait d’abord que
les ailés sont les mâles, et les autres les femelles. Mais il s’en trouve quelques-uns de ceux-ci qui sont encore ailés. Au reste, il est facile de distinguer les
larves et les nymphes des pucerons qui doivent devenir ailés, d’avec ceux qui sont sans ailes. Les larves ont de chaque côté, à la partie postérieure du corcelet,
un bouton ou paquet qui renferme les ailes, qui doivent se développer par la suite. Ces individus sont imparfaits; ils n’engendrent point, mais pour les autres,
ils s’accouplent et font des petits, soit qu’ils soient ailés ou non. C’est donc une première singularité dans ce genre d’insectes d’avoir des femelles ailées et
sans ailes, également parfaites les unes et les autres.
Tous les pucerons, tant ailés que sans ailes, changent plusieurs fois de peau. C’est après ce changement que les ailes se développent dans les premiers. Quand ils
sont sous la forme de larves, à peine peut-on distinguer les endroits où les ailes doivent paraître : mais lorsqu’ils ont acquis l’état de nymphes, on remarque de
chaque côté une espèce de bouton, qui renferme les ailes futures. A l’égard des pucerons qui restent toujours sans ailes, les métamorphoses se terminent uniquement
au changement de la peau. Au surplus, la forme de la larve, de la nymphe et de l’insecte parfait est précisément la même, et il est impossible de les distinguer.
Plusieurs de ces insectes, dit Geoffroy, sont couverts d’une poudre blanche, et quelques-uns même d’une espèce de duvet cotonneux et blanc; l’un et l’autre sont
plus abondants quand l’insecte est sur le point de changer de peau : cette poudre et ce duvet ne tiennent que faiblement à l’insecte, et paraissent transpirer de-
son corps. Outre ce duvet, on remarque encore de petites gouttes d’eau à l’extrémité des deux cornes que le puceron porte sur son derrière. Cette eau suinte et
sort de ses cornes, qui sont creuses en dedans} elle est douce et sucrée: les pucerons en rendent aussi une assez grande quantité par l’extrémité de leur corps.’
c’est cette eau mielleuse qui attire un si grand nombre de fourmis sur les arbres chargés de pucerons.
Les arbres qui se trouvent les plus chargés de pucerons, en souffrent considérablement. Ces insectes enfoncent leur trompe aiguë dans la substance de la feuille
pour en tirer leur nourriture, ce qui fait contourner les tiges et les feuilles, et cause dans les dernières des cavités en dessous, des tubérosités en dessus, et
même dans quelques unes des espèces de gales creuses remplies de ces insectes.