Chou – Culture du chou

Culture du chou aujourd’hui.




Culture du chou selon les anciens.

— Le chou est très rustique, il réussit dans tous les sols abondamment fumés, on le rencontre un peu partout et à des altitudes bien différentes ; cependant il semble mieux réussir dans les terrains un peu forts, humides, et légèrement calcaires.

Les meilleurs engrais pour les choux sont les fumiers mélangés de boues, qu’il faut employer avant la décomposition. En arrosant également, plusieurs fois, chaque pied avec du purin, on obtiendra de magnifiques produits, même dans les terres de médiocre qualité, mais il faut savoir employer cet engrais avec circonspection, sans quoi les résultats ne seraient pas ce que l’on pourrait prétendre.

D’une manière générale et en choisissant bien les variétés, on pourrait à la rigueur semer les choux presque toute l’année, en pleine terre, à l’exception cependant des mois de décembre et janvier, où il vaudrait mieux semer sur couche et repiquer ensuite à bonne exposition.

Mais les meilleurs semis, ceux qui donnent les plus beaux résultats, et qui sont les plus usités, dans le Sud-Ouest, sont les semis du printemps pour la race des milans frisés, et les semis d’automne pour la race des choux cabus, c’est une règle adoptée pour toute la France.

quand planter les choux

 

On dispose ordinairement les semis de choux par planches de 1 m 20 de largeur. On sème à la volée un peu dru, si l’on a l’intention de les repiquer, et moins épais si l’on doit les laisser
sur la planche. On passe légèrement la fourche pour les recouvrir et le râteau ensuite, ou on répand sur les planches 1/2 centimètre de terre, prise dans les sentiers, ou du terreau. Si on sème quand il fait chaud, on étend un léger paillis sur les planches, et on arrose souvent.

Lorsque les plants sont assez forts, et que les deux ou trois premières feuilles commencent à paraître, on les repique en planches, et en lignes à 8 centimètres en tous sens. On arrose au fur et à mesure. Ce travail de repiquage doit, autant que possible, se faire par un temps sombre ou le soir, lorsque le soleil est moins vif. C’est une très bonne opération, qui est pour ainsi dire nécessaire à ce genre de plantes, au moins si l’on veut obtenir de beaux sujets, bien ramifiés, forts et garnis d’un nombreux chevelu. Lorsque l’on opère pendant la grande chaleur, il est urgent, pour en faciliter la reprise, de les ombrer avec des brise-vent. Le terrain où devra s’effectuer le repiquage sera préalablement bien labouré, fumé, et la surface ameublie avec le râteau.

Dans beaucoup de contrées de la France, les maraîchers plantent les choux à demeure avec la houe fourchue ou plate; ils forment de gros rayons et plantent dans un rayon sur deux, de façon à ce que les choux se trouvent à 60 ou 70 centimètres en tout sens et en échiquier. Dans les faux rayons et entre chaque chou, on contre-plante des scaroles, romaines, laitues ou tout autre légume qui sera enlevé avant de nuire aux choux. On fume en plantant, après avoir étendu d’abord le fumier sur le sol, et en faisant le rayon, on le fait glisser dans le fond avec un des côtés de l’outil. Il faut employer autant que possible des engrais consommés. En opérant ainsi, les vieux maraîchers prétendent que les choux deviennent beaucoup plus beaux.

Aussitôt le chou en place, on ramène vivement une poignée de terre meuble sur les racines qu’on prend dans le fond du rayon, cela sert à maintenir le plant à l’endroit désigné. Un bon rayonneur peut, sans trop de fatigue, donner du travail à trois personnes. Aussitôt les choux couverts, on les arrose avec le goulot. Quelquefois, en été, lorsqu’il fait bien chaud, on arrose un peu sur le terreau, une fois qu’il est placé, sur les racines, mais cela n’empêche pas d’arroser beaucoup, une fois le chou enterré.

La plantation au plantoir est beaucoup plus expéditive, et donne d’aussi bons résultats. On fume bien le terrain, on le laboure, puis on trace des rayons à 60 centimètres ou plus, selon les espèces, on plante, on arrose, on fait en sorte de ne pas trop piler le terrain en faisant le travail. C’est de cette façon que nous avons toujours opéré, et nous n’avons jamais eu lieu de nous en plaindre.

Quatre ou cinq semaines après la plantation, lorsque les plantes sont bien reprises, on donne un premier binage profond, qu’il faut renouveler souvent ; en effectuant le dernier, on les butte légèrement.

Dans les terrains où il sera possible d’irriguer, on ne devra pas leur ménager l’eau, ils pousseront d’autant mieux que la chaleur et l’humidité ne leur feront pas défaut.

planter les choux

Maladies du chou, Animaux nuisibles.

— La plupart des semis de choux, quelle que soit la variété, et nous pourrions même dire, les crucifères en général, ont à souffrir, surtout en été, des morsures d’un petit insecte appelé puce de terre, à cause de sa ressemblance avec la puce ; mais dont le nom est altise ou tiquet (Altica oleracea). Ce petit animal, qui semble se tenir de préférence sur les jeunes cotylédons et les premières
feuilles naissantes, les perce de part en part d’une infinité de petits trous, ce qui arrête la végétation ; la plupart des sujets atteints succombent.

Il n’y a pas de moyen efficace pour les détruire. Nous avons essayé plusieurs remèdes, mais nous n’avons réussi qu’à les éloigner pour quelque temps ; celui qui nous a donné les meilleurs résultats est celui- ci: Faire macérer de la suie dans de l’eau, où on aura fait dissoudre des cristaux de soude; ajouter un peu de plâtre ou de chaux pour fixer le produit sur les feuilles, et badigeonner avec ce mélange.

On peut aussi faire bouillir des plantes aromatiques, telles que : thym, lavande, hysope, absinthe, laurier, etc., mélanger cette décoction à du jus de tabac, ou mieux, faire bouillir le tout ensemble, et arroser avec ce produit.

Autre moyen : Jeter sur les jeunes plants de la suie, de la cendre de bois, de la chaux.

Lorsqu’un semis de choux a souffert de la sécheresse, que la végétation a été ralentie, ils sont attaqués à la base du pied, par un petit ver blanc, qui produit une nodosité dans laquelle il est enfermé ; on en trouve quelquefois une assez grande quantité sur le même pied. Nous conseillons de les faire sauter d’un coup d’ongle ou de serpette, et d’extirper l’insecte. Le ravage qu’exerce ce ver n’est cependant pas trop à craindre, car presque tous les gros choux, les milans surtout, en ont des quantités plus ou moins grandes, selon la nature des sols où ils sont plantés.

Un autre insecte qui, dans certaines années, fait beaucoup de mal, c’est la chenille. Le meilleur moyen pour la détruire est de faire la chasse aux œufs avant leur éclosion ; c’est à la sortie de l’hiver, et à la fin de l’été, que de petits papillons du genre piéride, aux ailes jaunes tachées de noir, voltigent au-dessus la plantation, et déposent leurs œufs réunis par centaines, à la face inférieure des feuilles ; c’est immédiatement après cette ponte qu’il faut écraser les œufs.

Que faire avec du chou.

— Le chou est un légume populaire, il est d’un usage fréquent, surtout chez les habitants de la campagne.
Dans le nord de l’Europe, il constitue la base de la nourriture. On le voit figurer sur la table du riche comme sur celle du pauvre. On le mange cuit au maigre ou au gras; la classique soupe aux choux est accompagnée du petit-salé des Auvergnats; il assaisonne très bien un pigeon, un quartier d’oie, de dinde, mieux une perdrix ; associé aux saucisses, il est délicieux.

Le chou-fleur, après avoir été bouilli, se mange au gratin, assaisonné au beurre, de même que le chou de Bruxelles est délicieux frit au beurre.

Les jeunes montants de n’importe quelle variété, bouillis dans l’eau salée, se mangent en vinaigrette comme les asperges.

Le chou est un aliment très sain et fortement réparateur, surtout lorsqu’il a été préparé avec de la viande, les estomacs robustes et forts le digèrent facilement et il leur fait beaucoup de bien; mais, autant il est sain à ceux-là, autant il convient peu aux personnes délicates ; il peut produire des indigestions sérieuses et occasionner des maladies graves de l’estomac. On le défend également aux convalescents et aux vieillards. On prétend que le chou a des propriétés laxatives, et que les personnes qui en font un usage fréquent ont rarement besoin de purgatif.

On a prétendu à tort, je crois, que le chou communiquait une saveur désagréable au lait et au beurre des vaches qui s’en nourrissaient.

culture du choux

Variétés.

— Maintenant que nous avons donné les notions de culture générale, nous allons décrire les variétés reconnues les meilleures, en faisant ressortir le genre de culture particulière à chacune d’elles.

Les botanistes ont divisé les choux en cinq classes :

Choux cabus pommés;

Choux de Milan;

Choux verts ;

4° Choux-raves;

Choux-fleurs.

 

jardinage bio

Planter les Choux.

L’un des plus anciennement renommés, des plus recherchés et des plus utiles légumes , est le Chou, qui nous donne toute l’année des feuilles, présente des variétés nombreuses, et vient partout assez facilement, en toute terre, comme sous tous les climats ; on en mange à toutes les époques de l’année; on peut encore, au moyen de la Sauerkraut  (improprement appelée choucroute), le conserver pendant fort long-temps et le transporter où l’on veut.

On sème les Choux en terre légère : et lorsqu’ils ont dix à quinze centimètres de haut, s’ils sont un peu pressés, on les déplante pour les élever en pépinière, c’est-à-dire sur planches ou aires de jardin, jusqu’à ce qu’on les plante définitivement. Il est utile de serfouir ou biner la terre de temps en temps, afin de la conserver meuble, et d’arroser fréquemment, si la température est sèche. Le semis se fait en août et en septembre, et c’est ordinairement en octobre qu’on transplante en pépinière, jusqu’à ce que, vers février ou mars, on établisse les Choux à demeure. Il est plusieurs variétés de Choux que l’on peut semer et transplanter à d’autres époques de l’année, suivant les besoins du consommateur ou les habitudes du pays.

Le piquage des Choux se fait au plantoir dans un terrain amendé, frais, gras et profond , qu’il faut arroser s’il fait sec. Lorsque l’on plante à demeure , il faut user des mêmes soins , mais enfoncer la tige à peu près jusqu’aux premières feuilles, parce que cette tige produit de nouvelles racines qui, avec les primitives, procurent à la plante un surcroît de force et de nourriture. C’est aussi pour parvenir à ce but, en même tems que pour affermir le pied des choux , qu’on les bine et qu’on les butte à deux ou trois reprises dans le courant de l’été.

Les Choux cabus ou pommés se sèment à plusieurs époques: en février et mars , sur couche; au commencement d’avril, à une exposition chaude; en septembre, à une exposition ombragée ou du moins peu frappée de l’ardeur du soleil.

planter les choux

Dans les hivers rigoureux, il est nécessaire de couvrir les semis de septembre avec un peu de chenevottes, ou, à défaut de cet utile abri , avec de la fougère ou de la paille.

Ce dernier semis se plante ordinairement en mars et en avril, et même au commencement de mai, si le sol est argileux , compact et humide.

Les semis faits au printems sont bons à transplanter au mois de juillet, et l’on continue d’en mettre en terre tous les mois suivras, afin d’en avoir à manger pendant une plus longue période de tems.

La distance qu’il convient de mettre entre chaque plant, n’est pas facile à déterminer précisément : elle dépend soit de la variété plus ou moins grosse, qui occupe un grand ou un petit espace , soit du terrain plus ou moins gras qui donne une production volumineuse ou chétive. En général, il est à propos d’établir les Choux de petit volume, à vingt-cinq centimètres et les plus gros à cinquante, et même à près d’un mètre.

Pour ne pas perdre de terrain, quand on plante à de longs intervalles, on peut le mettre à profit en intercalant des fèves , des laitues , on tel autre légume, qui sont enlevés quand l’accroissement des Choux vient à réclamer plus d’espace.

Durant les étés ardents, les Choux ont besoin de fréquents arrosements faits avec abondance. On maintient aussi la fraîcheur autour de leur pied, en y jetant un peu de litière.

Quand les Choux pommés sont parvenus à la fin d’octobre, ils ne sont plus susceptibles d’accroissement : il faut alors ne plus s’occuper que de leur conservation. Tant que les pluies ne sont pas trop continues, tant qu’il ne gèle pas, on peut les laisser sur pied; mais dès que les mauvais temps sont arrivés, on doit les arracher , les nettoyer, les faire sécher au grand air; quand il n’offrent plus d’humidité, on les suspend dans un grenier , ou bien on les plante en serre ou à la cave dans du sable. Il ne faut pas négliger de les visiter souvent, car quelque soin qu’on prenne , il sont exposés à pourrir.