Assolement, utilisation des engrais, et principe des couches
L’assolement, c’est la clef de la fertilité, la base de la production dans le potager comme en grande culture. Et qui se doute, à l’époque où nous vivons, parmi la majeure partie des jardiniers, et même de certains docteurs en horticulture, qu’un assolement bien entendu du potager est le premier élément de succès, un garant sûr de richesse et d’économie tout à la fois dans la production ?
Un assolement rationnel est la base de la fécondité de la terre, et la clef de la richesse du potager parce que l’assolement renferme :
1° Le Respect de la loi de l’alternance.
Loi qui fait que le même produit, quelque abondamment fumé, et bien cultivé qu’il soit, donne rarement une récolte maximum deux années de suite dans le même carré.
Bien plus, je suis profondément convaincu que les variétés de légumes abâtardies, à peine bonnes à donner aux animaux, que l’on trouve presque dans toutes les régions de la France, ne sont arrivées à cet état de dégénérescence et de tardivité, qu’à la suite des semis successifs dans les mêmes planches.
J’irai plus loin encore en disant à ceux qui veulent faire de la routine et la propager quand même : Prenez vos semences de variétés revenues presque au type originel par la promiscuité; semez pendant cinq ou six années, et chaque année les semences nouvelles dans une terre neuve, et vous arriverez sinon à retrouver la variété primitive, mais au moins à améliorer sensiblement celle que vous avez semée. Votre habileté plus ou moins grande à manier la bêche et le râteau ne la détruira pas, et la routine est impuissante à conjurer ses effets. Laissons donc tout faux orgueil de côté et assolons notre potager à quatre ans, de façon à ce que la même espèce ne revienne dans le même carré que tous les quatre ans.
En opérant ainsi, nous serons non-seulement assurés d’obtenir des récoltes maximum, mais encore de conserver pures les précieuses variétés qui remplaceront vos légumes ligneux.
Je suis loin de demander le bouleversement de tout ce qui existe pour créer à neuf. Loin de là, sachant combien la force de l’habitude est grande, je dirai à tous ceux qui hésitent : Avant de détruire, expérimentez ; faites des essais comparatifs, eux seuls peuvent vous éclairer d’une manière certaine. Si vous avez un potager composé de quatre carrés cultivés à la mode du pays, continuez votre culture habituelle dans trois; essayez celle que vous enseigne cet article dans le quatrième, et lorsque vous aurez bien vu, et comparé les résultats, les dépenses et les produits des deux cultures, adoptez franchement et sans arrière-pensée, celle qui vous aura donné les meilleurs et les plus abondants produits, avec le moins de dépense.
2° L’économie des engrais par leur distribution raisonnée.
Je pose en principe que la même quantité d’engrais employée avec discernement sur un espace donné, produira six, quand la même quantité, et même une quantité supérieure, répartie à faux sur le même espace, produira à peine un, avec autant de main-d’œuvre.
Supposons un potager de vingt-quatre ares, divisé en quatre parties égales, dépensant annuellement vingt voitures de fumier. Si ce potager n’est pas soumis à l’assolement, ces vingt voitures de fumier seront également réparties sur les vingt-quatre ares. Dans ce cas, les quatre carrés recevront une fumure insuffisante, et surtout si elle a été enfouie avant d’être entrée en état de décomposition, comme cela se fait à peu près partout, sous le prétexte de chauffer la terre, voici ce qui arrivera à peu près infailliblement:
Les artichauts, les pommes-de-terre, les choux, les poireaux, etc., manquant d’une nourriture suffisante, donneront des produits chétifs, durs, filandreux, rabougris, immangeables en un mot, et qui mettront à accomplir leur piteuse végétation le double de temps, de ce qu’eussent demandé ces mêmes produits de premier choix, avec une nourriture suffisante.
Les racines, les fraisiers, les salades, etc., pousseront en feuilles et monteront en graine sur leur fumure fraîche, avant d’avoir donné une racine passable, un fruit succulent et une pomme présentable. La fumure fraîche mal appliquée, suffisante pour détruire la première récolte sera presque totalement absorbée par elle, celle qui lui succédera sera nulle.
Les pois, les haricots, etc., sur quart de fumure fraîche, produiront des tiges gigantesques et pas de grains. Le propriétaire et le jardinier les regarderont grandir chaque jour en espérant des fruits, lorsqu’ils auront cessé de monter. Enfin, quand ils ont tout étouffé, les fruits apparaissent si rares, qu’on se décide à les arracher pour sauver les autres récoltes, et le jardinier dit en chargeant une voiture de fourrage : le terrain ne vaut rien pour les légumes, rien ne réussit !
Le sol est excellent, la plupart du temps, la culture seule est mauvaise. Le potager de vingt-quatre ares, ainsi fumé, n’a donné que des produits de pleine terre pitoyables : pas un melon, pas la moindre primeur. Assolons à quatre ans ce même potager avec une quantité égale de fumier, nous obtiendrons partout des récoltes maximum de pleine terre, et une bonne provision de melons et de petites primeurs, avantage énorme de l’assolement.
3° Une optimisation des engrais grâce aux couches
La possibilité d’obtenir comme récolte supplémentaire une abondante production de primeurs, non-seulement sans augmentation de dépense d’engrais, mais encore en améliorant ceux-ci et en les rendant plus propres à l’enfouissement.
Les engrais ne sont assimilables qu’à l’état liquide ou gazeux; c’est-à-dire que les plantes ne peuvent absorber les substances nutritives qu’ils contiennent, que lorsqu’ils sont arrivés à l’état de décomposition. Dès l’instant où il est avéré que les engrais décomposés, consommés, ont sur les plantes une action immédiate, et plus énergique que les fumiers frais, nous avons avantage à décomposer nos engrais avant de les enfouir. Le moyen, non-seulement le plus économique, mais encore le plus profitable pour décomposer les engrais est d’en faire des couches. Ces couches nous donneront toutes les primeurs désirables, sans autre dépense que l’achat premier de quelques châssis et de quelques cloches. L’économie de la main-d’œuvre qu’il eût fallu employer à manier les fumiers couvrira largement les frais d’entretien des châssis et des cloches, et la récolte annuelle ne sera grevée que de l’achat premier du matériel.
On considérait autrefois l’installation d’une couche comme une chose difficile, dispendieuse, et même ruineuse. C’est une erreur dont on commence à revenir, et disons-le, lorsque l’usage des couches sera popularisé, et que leur utilité sera généralement reconnue, les cultures de pleine terre doubleront leurs produits, et le plus petit jardin, tout en doublant sa production, donnera, sans dépense aucune, des melons et des primeurs.
Les couches étant par le fait, la fabrique de fumier assimilable, d’engrais par excellence, il est de l’intérêt du producteur d’en établir le plus possible, pour augmenter à la fois les récoltes de pleine terre et les produits de châssis et de cloches, toujours d’un prix élevé, et ne coûtant rien lorsque les couches entrent dans l’assolement du potager. Il est facile de monter une grande quantité de couches avec une grande économie d’engrais, de châssis et de cloches, en employant le fumier de cheval, mêlé avec des feuilles pour les couches chaudes; le fumier de vache mêlé avec des feuilles, des mousses, etc., par les couches tièdes, et des matières herbacées mélangées avec un peu de fumier pour les couches sourdes, et en employant pour certains produits, des abris économiques à la place de châssis et de cloches.
En opérant ainsi, on augmente considérablement la masse des engrais et des terreaux, si utiles pour certaines plantes potagères et pour l’élevage des fleurs, et l’on obtient tout ce qu’il est possible de désirer avec la plus grande économie, tout en améliorant les engrais.
Nous cultivons dans le potager des légumes demandant une fumure très copieuse pour donner de bons résultats; ce sont les artichauts, les pommes-de-terre, les choux, les poireaux, etc… D’autres exigeant une grande quantité d’humus dans le sol, et réussissant mal sur les fumures fraîches; ce sont les racines, les fraisiers, les salades, etc… Enfin d’autres encore ne produisant que des tiges sur des fumures fraîches, et demandant pour fructifier, à la place d’engrais, une certaine quantité de potasse, ce sont les pois, les haricots, etc…
Nous avons constaté les résultats de ces diverses cultures sur quart, et même sur tiers de fumure fraîche, résultats malheureusement trop fréquents dans les nombreux jardins que nous visitons pendant nos excursions dans les départements; voyons maintenant ceux obtenus dans le potager soumis à l’assolement de quatre ans.
Exemple d’assolement
Admettons encore un potager de vingt-quatre ares, divisé en quatre parties égales, et ayant vingt voitures de fumier à dépenser annuellement. Si nous ne laissons rien perdre, et si nous fabriquons soigneusement nos composts nous en ferons vingt voitures avec cinq de fumier.
La première année, nous répandrons sur le carré n°1, les vingt voitures de composts, auxquelles nous mêlerons le fumier le plus actif, provenant de la démolition des couches, et nous enfouirons le tout, dans ce carré, destiné à recevoir tous les légumes exigeant une nourriture très abondante, puis nous mettrons en réserve les terreaux et les fumiers les plus décomposés, provenant de la démolition des couches, pour pailler et terreauter les légumes du carré n°2.
Ce carré n°2, a reçu l’année précédente une fumure égale à celle du carré n°1, et a produit une récolte maximum de légumes demandant une nourriture copieuse. Les composts et le fumier de couche sont entièrement décomposés, et malgré l’abondante production de l’année précédente, la terre est saturée d’humus, grâce à la fumure maximum qui lui a été donnée. Nous cultiverons cette même année, sans fumure, dans ce carré n°2, les racines, les fraisiers, les tomates, les salades, etc., qui redoutent les fumures fraîches; un terreautage et des paillis appliqués avec nos résidus de couches, mis en réserve, seront suffisants pour obtenir encore une récolte maximum dans ce carré.
Le carré n°3 a reçu, il y a deux ans, une fumure égale au carré n°1, et l’année précédente les terreautages et les paillis que nous venons de donner au carré n°2. Ce carré, sans fumure, mais abondamment cendré, sera consacré à la culture des légumes à fruits secs, tels que pois, haricots, etc., qui donneront encore une récolte maximum, dans une terre épuisée d’engrais, mais pourvue de cendres, seule condition dans laquelle ils peuvent fructifier abondamment.
Enfin le carré n°4, qui a reçu une fumure il y a trois ans, des terreautages et des paillis il y a deux ans, et un cendrage l’année précédente, sera destiné à recevoir:
1 Les couches que nous y construirons avec notre réserve de quinze voitures de fumier de cheval, additionné de feuilles, pour les couches chaudes et tièdes, et de matières herbacées pour les couches sourdes;
2° Sans fumure aucune, toutes les cultures de graines de fleurs et de légumes, qui donneront les meilleurs résultats dans une terre épuisée d’engrais et encore bien cendrée;
3° Une récolte de pois hâtifs, sans fumure et avec cendrage partiel, et même une récolte de haricots verts au besoin;
4° Des pépinières de fleurs et de légumes sur terreautages et même sur fumure maximun, ce carré terminant la rotation pour la recommencer l’année suivante par une fumure complète.
On peut donc sans inconvénient aucun, après la récolte des pois et des haricots verts, fumer abondamment, avec des composts ou les fumiers des premières couches, pour y établir les pépinières de légumes, si nécessaires dans le potager.
L’assolement de quatre ans offre les avantages suivants sur les autres cultures:
1° De produire sur chaque sole, des récoltes maximum, la terre étant dans l’état de culture et d’engrais, le plus favorable aux plantes qu’elles reçoivent;
2° De ne dépenser ni plus d’engrais, ni plus de main-d’œuvre, que les cultures donnant des résultats bien moindres;
3° De permettre au producteur de faire une abondante récolte de primeurs, presque sans dépense additionnelle;
4° De ne laisser revenir que tout les quatre ans la même culture dans le même carré, garantie première de fertilité, et de conservation des variétés;
5° De régulariser la fertilité de toutes les parties de jardin, grâce à la régularité des fumures et des cultures:
6° D’augmenter encore cette fertilité, en introduisant dans le sol, à époque régulière, un stimulant (la cendre) qui concourt puissamment à activer l’action des engrais.
L’assolement aujourd’hui : Un spécialiste PASSIONNANT, à méditer et diffuser LARGEMENT…
ASSOLEMENTS ET CONTRE-PLANTATION
Assolements.
— Dans la culture maraîchère, l’assolement est un des premiers éléments de succès; par ce moyen on a toujours de beaux et magnifiques produits.
Assoler un terrain, c’est observer l’alternance dans les cultures, comme dans les fumures, afin qu’un même genre de plantes ne revienne que tous les trois ou
quatre ans dans le même sol, car une plante placée plusieurs années de suite dans le même carré, bien que le terrain soit bien travaillé et fumé, ne peut donner
une bonne récolte si le genre est épuisant. Dans ce cas, voici ce qui arrive : la première année la récolte est parfaite; la seconde, il y aura diminution dans le
produit ; la troisième, les sujets seront chétifs, rabougris, ligneux, dégénérés, abâtardis.
Il est donc important d’alterner les cultures, en faisant succéder les plantes épuisantes à celles qui ne le sont pas.
L’assolement qui parait donner les meilleurs résultats et que nous avons toujours pratiqué est l’assolement de trois ans, avec couche la première année. On donne
une fumure copieuse aux carrés compris dans la partie numéro 1 : on y plante des légumes demandant une bonne fumure; l’autre partie reçoit également une fumure
avec des terreaux décomposés; la troisième partie, qui a été copieusement fumée l’année précédente, ne reçoit que des engrais liquides, purin, eaux d’égout, etc.
Une fumure ainsi répartie n’est pas dispendieuse et donne d’aussi bons résultats qu’une fumure avec de grandes quantités d’engrais que l’on répartira mal. Par
l’assolement bien compris on diminue l’emploi des engrais sans diminuer pour cela la fécondité du sol, au contraire on l’améliore. Toutes les plantes ne
s’accommodent pas des mêmes engrais, et chaque genre puise dans le sol les principes qui lui sont propres, de telle sorte que ce qui n’a pu profiter à l’une est
salutaire à l’autre; celles à racines pivotantes s’accommodent mal des fumures récentes; en les faisant succéder aux cultures avant reçu une fumure copieuse
l’année précédente (poireaux), elles s’en trouvent bien et poussent vigoureusement; malgré cela, les paillis et les terreautages ne doivent pas être négligés.
Nous exclurons de cette catégorie tous les sols maigres et récemment en culture, ces terrains n’ont pas encore la fertilité voulue pour être assolés, ce n’est
qu’au bout d’un certain nombre d’années de culture, en fumant tous les ans avec de bons engrais, qu’on peut commencer l’assolement.
Intensité des cultures, contre-plantation.
— L’intensité des cultures dépend de l’assolement; c’est par ce principe et par une contre-plantation bien comprise
que certains maraîchers récoltent une énorme quantité de produits sur une étendue de terrain relativement restreinte.
Nous allons donner quelques exemples de la culture intensive, ou pour mieux dire de la contre-plantation.
Supposons une plate-bande bien exposée. Dans la seconde quinzaine de janvier, on prépare bien le terrain, puis on sème des radis à bout blanc, ou autres, on les
recouvre avec soin; on plante ensuite des laitues, élevées sous châssis : on peut même y planter de la romaine verte; on y intercale quelques pommes de terre
hâtives marjolin ou early rose, on récolte d’abord les radis, puis les laitues, ensuite les pommes de terre. Vers la fin de février, on contre-plante des choux-
fleurs dans les pommes de terre. La récolte de celles-ci étant faite, on travaille bien les choux et on y resème des radis, des chicorées, des épinards, de
l’oseille, etc., on herse à la fourche. On ne devra en aucun cas contre-planter une plante susceptible de nuire à celle en voie d’accroissement.
Dans un carré de choux-fleurs ou autre espèce d’été que l’on aura semé de très bonne heure à bonne exposition ou sur couche et que l’on met en place ordinairement
vers le 20 mars, on alterne des romaines ou laitues de printemps; avant de procéder à la plantation des choux et des romaines, on peut semer des radis ; la récolte
des radis se fait la première, ensuite vient la romaine, puis les choux. La récolte des choux commençant à se faire, on laboure bien les parties du terrain libre,
puis on sème des épinards ou du cerfeuil, même du pourpier. Quand la récolte des choux est complètement terminée, on plante à leur place de la chicorée, de la
scarole, ou des poireaux.
On peut aussi dans un carré de romaines ou de chicorées de première saison, lorsqu’elles sont bonnes à prendre, enlever un rang sur trois, labourer ce rang et y
planter des tomates. La récolte des romaines étant faite, on trace deux lignes de chaque côté des tomates, on y sème des épinards ou des radis, ou bien on plante
des laitues d’été, en réservant toutefois un petit sentier pour l’arrosage. La récolte des tomates touchant à sa fin, on bêche les intervalles, puis on plante du
poireau long, après toutefois avoir semé des radis. Sur la fin de l’hiver, avant que les poireaux soient complètement développés, comme il en faut toujours pour
faire blanchir ou pour la vente, on arrache d’abord un rang sur trois ou quatre et on repique des choux bacalan.
Il est facile de varier les cultures et d’en tirer profit, cela dépend de l’intelligence du jardinier.
Mais autant ce procédé est bon et avantageux quand il est bien dirigé, autant il devient onéreux s’il n’est pas bien compris, car la contre-plantation varie
beaucoup et subit de nombreuses modifications, selon la nature des terres et leurs altitudes ; c’est surtout dans les sols légers et fertiles que l’on peut varier
à l’infini les contre -plantations.
Nous avons remarqué de bons terrains fertiles, notamment dans la Charente et la Gironde, où la culture est encore à l’état de routine. La plupart de ces sols se
trouvent entre les mains de vignerons ou de mauvais cultivateurs, lesquels par suite de l’insuffisance de méthode, le parti pris de ne travailler que d’après leur
propre idée, réfutant tous les bons procédés, gagnent péniblement leur vie, là où, avec une culture moins routinière, plus intelligente et plus conforme
a la science, ,1s pourraient y trouver une aisance relative.
Mais ce qu’il y a de certain, c’est que, dans ce métier comme dans tout autre, on ne peut pas savoir si l’on n’a pas appris et l’on ne devient habile que par
plusieurs années de travail persévérant et soutenu, précédé d’un enseignement bien compris. Le meilleur apprentissage, c’est la pratique sous les yeux de parents
ou de maîtres capables.
Elevé dans les jardins, au milieu des cultures, on en prend le goût, on hérite des traditions intelligentes, et, rompu de bonne heure à la pratique courante, on se
trouve en état de la faire progresser plus tard, car l’horticulture maraîchère est un art, une science qui ne s’acquiert qu’aux prix d’efforts persévérants,
d’études intelligentes et d’une expérience consommée.
Préjugés, routine.
– Beaucoup de cultivateurs sont malheureusement trop enclins aux préjugés et à la routine, c’est une tradition qui, dans certaines
contrées, se transmet de génération en génération, et qu’on observe toujours fidèlement. C’est ainsi que beaucoup de maraîchers affirment que, pour réussir
certains semis, il faut les faire le jour ou le lendemain de telle ou telle fête, suivre le cours de la lune, faire tremper les graines dans de l’eau de pluie,
dans du vin vieux, semer en vieille lune pour que les plantes ne montent pas, etc.
Erreur, erreur que tout cela, ce ne sont que préjugés, au-dessus desquels tout homme sensé doit savoir se mettre.
L’astre lunaire n’influe en rien sur la réussite ; ce qu’il faut, c’est que le terrain soit convenablement préparé, puis faire le semis dans de bonnes conditions,
on réussira toujours.