Cresson – Culture du cresson

Il y a trois types de cresson habituellement cultivés dans nos jardins, nous allons les passer en revue.

Culture du cresson alénois

– Le cresson alénois est une excellente plante trop peu cultivée et pas assez connue. Très rustique, des plus faciles a cultiver, elle vient pour ainsi dire sans soins, à toute exposition, et tout terrain lui convient.

Le cresson alénois se multiplie de graines, que l’on sème presque toute l’année, sauf pendant les mois les plus froids.
Les semis se font en rayons et très épais. On recouvre peu. Pendant les chaleurs, on sème à l’ombre, et, vu sa grande facilité à monter à graines, il faut, pour ne pas en manquer semer au moins tous les quinze jours, et, pour avoir des produits tendres, arroser abondamment si le terrain est sec.

culture cresson alénois

Variétés.

– Cresson alénois frisé. – Variété à feuilles découpées profondément, presque laciniées, contournées

Cresson alénois à larges feuilles. – Très bonne espèce, à feuilles larges et peu dentelées, plus abondantes que dans le cresson frisé, moins piquantes.

Cresson alénois doré. – Sous-variété de la précédente, diffère par son feuillage vert pâle tirant sur le jaune très vigoureuse et rustique, très appréciée.

Cresson alénois nain très frisé. — Variété nouvelle, produisant une petite touffe d’un joli effet décoratif.




Graines de cresson alénois.

— Aucune plante ne se reproduit peut-être avec autant de facilité. La graine germe très promptement. A une température de 13 à 15 degrés, elle lève en dix-huit ou vingt-deux heures. On recueille les tiges lorsqu’elles commencent à changer de couleur, on les dispose sur des toiles que l’on étend au soleil. Quand elles commencent à sécher, on les bat; les graines se détachent très facilement. Elles se conservent pendant cinq ans.

Maladies du cresson alénois, Animaux nuisibles.

— Les limaces et escargots en sont peu friands et n’y touchent point.

Il n’y a guère que l’altise qui en perfore parfois les premières feuilles; mais les ravages sont peu considérables.

Nous ne connaissons point de maladie qui l’attaque.

Que faire avec du cresson alénois.

— On emploie les feuilles comme fourniture de salade, elles servent également à garnir des rôtis.

Les graines, en raison de leur grande facilité à germer servent, en hiver, à procurer de la verdure à l’intérieur. On la sème, soit dans des jardinières ou des pots remplis de mousse ou de sable humide, dans des éponges, autour d’une bouteille, dans de la terre glaise, à laquelle on peut donner les formes les plus originales.

Culture du cresson de terre

—On sème depuis mars jusqu’en août, à l’ombre autant que possible, surtout pendant l’été, en rayons, ou mieux à la volée par planches ; on passe la fourche ou le râteau pour recouvrir. La levée s’opère facilement. Lorsque la plante commence à être assez forte, comme elle ne monte à graine que la seconde année, on la consomme en cueillant successivement les feuilles les plus grandes.

La seconde année, elle monte à graine, on peut faire encore une ou deux récoltes de feuilles, puis on cueille la plante tout entière. Généralement, c’est ce que l’on fait même dès la première année.

Cette plante est très rustique et peu difficile sur le choix du sol, elle réussit bien partout , quelques sarclages et arrosements en été suffisent ; il faut renouveler les semis chaque année, afin d’avoir toujours une récolte à prendre.

culture cresson de terre

Graines du cresson de terre.

— Pour récolter la graine, on laisse monter les semis de l’année précédente. On recueille les tiges, comme pour le cresson alénois, et on le conserve de la même façon.
Elle reste bonne pendant trois ans.

Que faire avec le cresson de terre.

— On mange les feuilles en salades, mélangées aux romaines ou aux chicorée. On les emploie également avec le bifteck. Les Anglais aiment beaucoup cette plante.

Culture du cresson de fontaine

— La culture n’est pas difficile, mais il faut avoir à sa disposition une bonne source d’eau claire. On a bien essayé de le cultiver dans des baquets ou des bassins remplis de terre et dont on renouvelait l’eau souvent, mais ce procédé n’est guère pratiqué que par les amateurs. Du reste, les plantes cultivées ainsi ne sont jamais bien belles.
Lorsqu’on aura à sa disposition un terrain propice, on peut en essayer la culture, elle est très productive.

Le plus souvent on creuse des fosses de 40 à 45 centimètres de profondeur, larges de 2, 3 et même 4 mètres, divisées par des plates-bandes de 5 ou 6 mètres de largeur au moins, qu’on utilise en culture.

Ces fosses doivent être disposées de façon à pouvoir être submergées au besoin, et avoir une petite inclinaison pour que l’eau puisse s’écouler lentement. Si, au contraire, le terrain est en pente, et que la source se trouve dans la partie supérieure, on creuse des fossés en travers, et l’eau de l’une passera dans l’autre successivement. Mais il faut pour cela bien régler l’eau, afin que toutes les fosses en aient en même temps et qu’aucune ne se dessèche. La grandeur des fosses n’influe en rien sur la bonne culture, nous avons vu de magnifiques résultats obtenus dans de très petits espaces.

Les fosses une fois creusées, on fume et on laboure le fond, qu’il faut unir ou niveler le mieux possible. Une fois cette opération faite, on repique des tiges de cresson à 10 ou 12 centimètres les unes des autres, choisies parmi les plus vigoureuses et les plus belles. On laisse venir l’eau peu à peu, et l’on ne commence à récolter que lorsque les tiges sont bien développées et qu’elles couvrent le fond des fosses.
C’est au printemps et dans le courant d’août que doit se faire cette opération.

Si, au contraire, on veut multiplier le cresson par semis, au printemps, lorsque les fosses auront été préparées, on fait de petits sillons peu profonds de 20 centimètres de distance et on sème la graine. On passe ensuite un coup de râteau sur le tout, et l’on donne un coup de batte. On ne laisse venir tout d’abord qu’un mince filet d’eau pour arroser légèrement la surface; une trop grande quantité entraînerait la graine. Lorsque le semis a poussé suffisamment, on submerge totalement et l’on continue toujours.

La multiplication par graines est beaucoup plus longue, aussi est-elle peu pratiquée par les vrais cultivateurs de cresson ; le premier procédé que nous avons indiqué est le plus expéditif et le plus pratique, mais on n’a pas toujours des cressonnières en rapport pour fournir le plant.

La récolte du cresson se fait avec de grandes planches ou madriers, qu’on met en travers des fosses. On coupe avec une serpette, en observant de ne pas déranger les racines, ce qui serait préjudiciable à la production à venir. Après la coupe, on refoule les racines avec une batte dont le manche est très long. On peut même étendre sur toute la surface une légère couche de fumier de vache bien consommé qu’on refoule en même temps.

Le cresson aime l’ombre, et les trop grandes chaleurs lui sont nuisibles. Il faut donc les garantir par des claies en latte ou en bruyère, qu’on place sur des bâtis préparés, avec de forts pieux, qu’on enfonce dans le sol même de la cressonnière. Ces pieux doivent être assez élevés pour que l’on puisse travailler dessous aisément.

Dans les chaleurs de l’été et au printemps, on peut couper dans la même fosse tous les vingt jours. Mais en hiver, la reproduction est plus lente. Lorsque les grands froids sont à craindre, il faut submerger le cresson afin de le mettre hors des atteintes de la gelée, et faire écouler l’eau lorsque la température se radoucit.

Une cressonnière bien entretenue peut durer plusieurs années. Lorsqu’il faut la renouveler, on opère comme nous l’avons dit.

culture cresson de fontaine

Graines du cresson de fontaine.

— Quand on veut récolter de la graine de cresson, on en laisse monter une partie au printemps et, lorsque les tiges commencent à jaunir, on les coupe et on les fait sécher en les étendant pendant quelques heures par jour au soleil et ensuite on les bat et on les met en sacs. Le litre de graines pèse 600 grammes ; 30 grammes contiennent 121.600 graines. La durée germinative est de cinq années.

Maladies du cresson de fontaine, Animaux nuisibles.

— Le cresson de fontaine a peu d’ennemis. L’altise en perfore quelquefois les feuilles, mais cela ne se produit que dans les cressonnières où l’eau a manqué et où la plante a souffert.

Mais, en revanche, il est sujet à être envahi et étouffé par d’autres plantes qui, quoique non parasites, s’emparent des eaux avec une telle rapidité, qu’il devient impossible de le cultiver. Ces plantes nuisibles sont : la lentille d’eau, la véronique beccabunga, la berle ache. Cette dernière est moins nuisible que les précédentes qui se multiplient avec une grande rapidité. On devra donc, lors du renouvellement d’une cressonnière, faire en sorte de n’en point mettre.

Que faire avec le cresson de fontaine.

– Le cresson est mangé en salade ou cru sous les viandes rôties : le légendaire bifteck au cresson et loin d’être passé de mode. Haché avec des épinards ou de l’oseille, il constitue un mets délicat.