Culture du safran aujourd’hui :

Culture du safran comme nos anciens :

1. Le safran, crocus sativus, est une plante bulbeuse, vivace, dont les pistils, d’un rouge foncé, et divisés en trois parties, exhalent un arôme très prononcé.

2. Le safran vient sous le même climat que la vigne.

3. Il se plaît dans les terres friables, argileuses ou marno-sableuses, exposées au soleil et à l’abri du vent du nord.

4. La culture du safran est assez dispendieuse. La première année on fume le terrain qui lui est destiné, on le défonce à la bêche, on le clôt pour le mettre à l’abri des ravages du bétail et des lièvres. On lève les oignons de l’ancien champ de safran au mois de juin, et on les transplante à la fin d’août en quinconce dans le nouveau terrain, à la distance d’environ 10 centimètres les uns des autres. La seconde et la troisième années on les houe en juillet et en août.

5. La récolte se fait à la fin de septembre : on coupe la fleur le matin lorsqu’elle est complètement épanouie, on la rentre à la maison, et l’on en détache les pistils, que l’on fait sécher au four avec précaution.

6. On arrache tous les trois ans les safrans pour les changer de place. On enlève les pignons au mois de juin, on les fait sécher à l’ombre, et on les conserve avec soin jusqu’à leur transplantation.

On a toujours trois pièces de safrans, la première nouvellement plantée, et les deux autres en plein rapport.

7. Il est indispensable d’alterner ainsi les champs de safran : car autrement le sol se durcirait, et s’épuiserait à la longue.

Le safran, dit M. de Heintl, peut rapporter, en Autriche, la seconde et la troisième année, dans des circonstances favorables, jusqu’à 9 kilogrammes 1/2 par hectare.