Plantation et taille du figuier
Le figuier croit spontanément dans toutes les parties chaudes de l’Europe, en Asie et dans le nord de l’Afrique. C’est à la colonie grecque qui fonda Marseille que nous devons l’introduction du figuier dans la Provence. Aujourd’hui cette culture est générale dans le midi de la France.
Pendant cinq mois la figue entre pour une part notable dans le régime alimentaire des habitants des contrées méridionales. Desséchée, elle y joue encore un rôle important, et ce qui n’y est pas consommé devient l’objet d’un commerce considérable avec le Nord.
Mode de fructification et de végétation du figuier
Si l’on examine au printemps un jeune bourgeon de figuier, on voit, à l’aisselle de chaque feuille, un petit bouton pointu, écailleux : c’est le rudiment d’une nouvelle pousse qui se développera l’année suivante. Le plus ordinairement on trouve à côté de cet oeil, et quelquefois à son exclusion, un autre bouton également écailleux, mais un peu plus volumineux, de forme arrondie et déprimée: c’est le rudiment des fleurs ou jeunes figues. Ces boutons à fleurs sortent bientôt de leur enveloppe écailleuse, grossissent assez rapidement et apparaissent sous forme d’une figue, qui atteint sa maturité vers la fin de l’été
La figue n’est pas un fruit proprement dit, c’est le support, le réceptacle d’un grand nombre de petites fleurs qui tapissent sa paroi intérieure et qui donnent lieu à autant de graines après la fécondation. Ce réceptacle devient de plus en plus épais, et acquiert par la maturation toutes les qualités qui distinguent nos meilleure fruits charnus. Les variétés de figuiers que nous cultivons aujourd’hui sont monoïques, c’est-à-dire que la même figue renferme à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles.
Dans les contrées où la température moyenne ne descend pas au-dessous de + 12°, la végétation et la fructification du figuier sont continues, là où la température moyenne s’abaisse au-dessous de cette limite, le figuier perd ses feuilles, et sa végétation est interrompue. Il se passe alors un phénomène assez remarquable : le bourgeon, né au printemps, ne peut développer complètement et mûrir qu’un certain nombre des figues qu’il porte, celles de la base. Celles du sommet, qui ne sont encore qu’à l’état rudimentaire, sont arrêtées dans leur évolution par les premiers froids. Elles restent stationnaires pendant tout l’hiver, reprennent leur accroissement au printemps suivant, et mûrissent au milieu de l’été sur des rameaux dépourvus de feuilles. On donne à ces figues le nom de premières figues, figues d’été ou figues-fleurs.
Celles qui ont commencé à se former au printemps, à la partie inférieure des bourgeons, et qui mûrissent au commencement de l’automne, prennent le nom de secondes figues ou figues d’automne.
On voit que sous le climat du Midi, le figuier donne annuellement deux récoltes. Comme les figues d’automne naissent sur le même bourgeon que celles qui ne mûriront que l’été suivant, on conçoit que plus on récolte des premières, moins les figues-fleurs sont abondantes. Aussi les variétés précoces, c’est-à-dire qui peuvent mûrir un grand nombre de figues d’automne avant les premiers froids, donnent-elles, en général, moins de figues d’été que les variétés tardives. Par la même raison, les figues-fleurs sont d’autant plus abondantes sur les arbres, que l’on s’éloigne davantage du Midi vers le Nord. Sous le climat de Paris, les variétés, même les plus précoces, ne peuvent donner que des figues-fleurs; ce n’est qu’exceptionnellement, et dans des années très chaudes, qu’on peut y obtenir quelques figues d’automne.
Dans le Midi, les récoltes de figues d’automne sont toujours plus abondantes que celles de figues-fleurs. D’ailleurs, les premières sont toujours plus sucrées, moins aqueuses et font de meilleurs fruits secs. On choisit donc les variétés à fruits d’automne pour faire les grandes plantations destinées à alimenter le commerce des fruits secs. Toutefois ce choix devra être tel, pour chaque localité, que la maturité et la récolte puissent être terminées au moins quinze jours avant la saison des pluies, car ce laps de temps est nécessaire pour sécher la récolte au soleil. Sous le climat de Marseille, les meilleures variétés pour sécher sont la marseillaise, celle de Grasse et la mouissonne. Plus au nord, à Orange, on devra préférer la blanquette, et au delà, la coucourelle blanche.
D’autres variétés, également propres à être séchées, pourraient être certainement préférées à celles ci, au point de vue de la qualité; mais elles sont plus tardives et ne pourraient plus être séchées qu’en employant un appareil à air chaud.
Quant aux variétés fertiles en figues-fleurs, on les réserve exclusivement pour être mangées fraîches. On en forme des plantations dans le voisinage des grands centres de population; et ces variétés sont choisies de façon que, la maturité de leurs fruits se succédant sans cesse, on puisse en manger depuis la fin de juin, époque à laquelle mûrit l’observantine, jusqu’à la fin de juillet, où commencent les figues d’automne. On leur fait ensuite succéder les figues d’automne les plus précoces, puis viennent les variétés les plus tardives comme la bourjassotte noire, dont la maturation se prolonge jusqu’à l’entrée de l’hiver.
Climat et Sol. — Le figuier appartient surtout au climat du Midi. Il redoute le même degré de froid que l’olivier; mais sa végétation, beaucoup plus prompte, répare bientôt les dégâts occasionnés par la gelée. Plus la température est élevée, plus ses fruits acquièrent de qualité. La culture des figues s’avance jusque sous le climat de Paris ; mais il faut l’y abriter contre les froids de l’hiver. Au nord du climat de Paris, les figues-fleurs ne mûrissent plus.
On trouve des figuiers sur tous les terrains, depuis les plus secs jusqu’aux plus humides; nous avons indiqué, dans la liste des variétés, les besoins de chacune sous ce rapport. On reconnaît cependant qu’en général c’est dans les sols calcaires riches et frais qu’ils donnent les meilleurs produits. On dit que le figuier veut avoir le pied dans l’eau et la téte au soleil.
Multiplication et bouture du figuier
Le figuier peut être multiplié au moyen des semis, des marcottes, des drageons, des boutures et de la greffe.
Les semis ne sont presque jamais employés, à cause de la difficulté de se procurer de bonnes semences, de la lenteur de ce procédé et du grand nombre de variétés médiocres que l’on en obtient.
Les marcottes sont d’un usage plus fréquent. On choisit des rameaux d’un à deux ans, on pratique une ligature ou une incision sur la partie enterrée, on sèvre à l’automne, et l’on plante immédiatement à demeure. Comme le figuier n’aime pas à être transplanté, on peut, pour ne pas déranger les racines de la marcotte, faire celle-ci dans un panier, comme nous l’avons expliqué pour la vigne en treille, avec cette différence, que le sommet du rameau qui sort de terre ne sera pas tronqué.
Les drageons sont le mode de multiplication le plus simple et le plus ordinairement employé. On les enlève à l’âge de deux ans au pied des figuiers, et on les plante à demeure en automne. Mais les figuiers que l’on multiplie ainsi présentent l’inconvénient de produire, à leur collet, un très grand nombre de drageons qui épuisent la tige. Aussi serait-il préférable d’employer les boutures.
Ces boutures sont faites à l’automne. On choisit des rameaux vigoureux, nés depuis le printemps, longs de 20 à 25 cm, et à la base desquels on a conservé le talon. Ces boutures sont plantées à demeure et de façon que le bouton terminal excède la surface du sol de 3 à 4 cm seulement. Pour préserver ce bouton des intempéries de l’hiver, on le couvre d’un petit capuchon en cire, que l’on retire au printemps.
La greffe n’est employée que pour changer la nature des figuiers, soit que les fruits soient de médiocre qualité, ou que les produits soient trop peu abondants. Toutes les sortes de greffes réussissent sur le figuier, mais on se sert ordinairement des greffes en fente simple, en couronne et en sifflet. La greffe en couronne est réservée pour les grosses tiges.
Les soins que réclame la culture du figuier varient suivant le climat. Nous allons donc les examiner séparément sous le climat du Midi et sous celui de Paris.
Culture du figuier dans le midi de la France.
Le figuier peut être planté en quinconce, dans un verger agreste, auquel on donne le nom de figuerie. Les arbres y sont placés à la distance de 6 ou 7 mètres. Ce mode de culture est toutefois peu répandu, à cause d’un champignon parasite qui,attaquant les racines, passe d’un arbre à l’autre et détruit rapidement toute la plantation. C’est pour cela que l’on préfère généralement planter le figuier en lignes isolées, entremêlées d’autres arbres, tels qu’amandiers, oliviers, etc. On les place aussi dans les vignes, de distance en distance. Dans l’un et l’autre cas, on ameublit et l’on amende le sol à chacun des points où les figuiers doivent être plantés, sur une largeur de 1 mètre et une profondeur de 80 cm.
Quelle que soit la forme de la plantation, il faut la défendre de la sécheresse pendant les deux ou trois premières années, soit par des irrigations, soit par des binages ou des couvertures.
Formation de la tige. — Dans le Levant, l’Archipel grec. l’Afrique, les figuiers développent un tronc de 3 à 4 mètres d’élévation, et de 0m,30 à 0m,40 de diamètre; ce sont de véritables arbres. En Provence, la températnre moins élevée et les gelées fréquentes s’opposent à ce qu’ils prennent ces grandes dimensions ; mais il y a avantage à leur faire développer un tronc, parce que cette disposition leur permet en général de prendre de plus grandes dimensions et de donner des produits plus abondants, et que l’on peut tirer meilleur parti du terrain placé sous la tête des arbres. Enfin, cette disposition est indispensable pour les figuiers cultivés dans les vignes labourées à la charrue, afin de faciliter le passage des animaux de travail.
Toutefois, les parties les plus chaudes de la Provence permettent seules de profiter des avantages des hautes tiges, car cette forme expose davantage les figuiers aux rigueurs de l’hiver. La tige devra donc être d’autant moins élevée qu’on s’éloignera davantage des bords de la Méditerranée, jusqu’à ce qu’elle disparaisse complétement aux limites de la Provence, pour être remplacée par une cépée. Cette dernière forme devra être également adoptée, même en Provence, pour les figuiers des terrains légers non susceptibles d’être arrosés; car les figuiers à hautes tiges souffrent trop de l’ardeur du soleil, tandis que dans les cépées, les brandies inférieures s’étendent presque horizontalement sur le sol et garantissent les plus grosses racines de l’intensité de la chaleur.
Quand les figuiers doivent être pourvus d’une tige, on laisse se développer librement, pendant les deux premières années, tous les bourgeons qui apparaissent sur les jeunes sujets; ils sont nécessaires pour favoriser le développement de nombreuses racines. A la troisième année, au mois de mars, on choisit le rameau le plus vigoureux, on le dresse avec un tuteur, et l’on supprime tous les autres. A partir de ce moment, on ne conserve sur cette tige que le bourgeon terminal, jusqu’à ce qu’elle ait atteint la hauteur à laquelle elle doit se ramifier, c’est-à-dire environ 2 mètres, pour les parties les plus chaudes et les mieux abritées de la Provence. Alors, au printemps, on supprime le bouton terminal et l’on fait ainsi développer vigoureusement les boutons latéraux destinés à former la tête; le développement de celle-ci est ensuite abandonné à lui-même: on veille cependant à ce qu’elle prenne une disposition à peu près régulière.
Quant aux cépées, elles se forment d’elles-mêmes par les bourgeons qui naissent sur toute l’étendue des jeunes plants, et surtout vers la base, pendant les premières années qui suivent leur plantation.
Dans l’un et l’autre cas, il est prudent d’envelopper de paille, pendant les deux premières années, les rameaux des figuiers, pour les défendre des froids de l’hiver.
Taille du figuier
Quoique beaucoup de figuiers du midi de la France soient abandonnés à eux-mêmes après leur formation, il n’en est pas moins vrai qu’une taille pratiquée avec discernement produirait les plus heureux résultats. Cette opération est d’ailleurs fort peu compliquée. Chaque année, au mois de mars, on enlève les rameaux gourmands inutiles qui se sont développés à la base des branches principales ou sur le collet de la racine. On supprime également un grand nombre des rameaux latéraux qui sont nés sur la partie du prolongement de chaque branche âgée de deux ans; on ne conserve que ce qui est nécessaire pour former des branches de second ordre destinées à combler quelque vide dans l’arbre.
Parfois aussi, la taille a pour but de remplacer, dans certaines branches, le rameau de prolongement qui s’est développé trop faiblement, ou qui même a été détruit. On choisit alors un des rameaux latéraux les plus vigoureux, et l’on coupe la branche immédiatement au-dessus. Quelquefois encore, le figuier s’emporte tout d’un côté, de telle façon que certaines branches se dégarnissent et produisent des vides. On coupe alors ces branches vers leur base, de manière à provoquer au-dessous de la coupe la sortie des bourgeons vigoureux qui combleront ces vides. Un ébourgeonnement plus rigoureux pratiqué sur le côté opposé favorisera leur accroissement. Enfin toutes les parties languissantes ou desséchées sont enlevées chaque année avec soin. Moins on usera de la serpette pour le figuier, mieux cela vaudra. Aussi il conviendra de supprimer les productions inutiles, autant que possible, lorsqu’elles seront à l’état de bourgeon. Dans tous les cas, les plaies qu’on sera obligé de faire devront toujours être recouvertes avec du mastic à greffer dès qu’elles présenteront un diamètre de 2 centimètre.
Un très bon mémoire sur la culture du figuier, parle d’un procédé déjà fort ancien et qui a pour but de hâter la maturation des figues. Il consiste dans l’application d’une très petite goutte d’huile d’olive fine au centre de l’œil de la figue. Cette opération est encore pratiquée avec beaucoup de succès dans quelques localités de la Provence, et notamment à Martigues: cette application de l’huile est faite avec un brin de paille très fine; de façon à ne toucher que le centre de l’œil. On la pratique aussitôt que l’oeil a pris décidément une teinte rouge, et, autant que possible, le soir après le coucher du soleil. La figue, qui était verte, petite et dure, apparaît dès le lendemain gonflée, molle, avec une teinte jaune. L’œil est ouvert, la floraison commence, et l’on cueille la figue le quatrième jour au matin, au moment où les semences vont se former. On obtient ainsi un fruit qui a acquis plus de parfum et de douceur qu’avec la maturation naturelle, et qui est privé de ces nombreuses graines, dont la présence est désagréable. Cette opération offre un autre avantage: c’est que l’arbre, soulagé par cette récolte anticipée, fournit des sucs plus abondants aux fruits qui lui ont été laissés et qui dès lors mûrissent plus tôt.
Toutefois cette pratique a été réservée jusqu’à présent pour hâter la maturation des figues que l’on mange fraîches. On n’a pas trouvé qu’elle pût être appliquée d’une manière économique aux figues à sécher.
La naissance des figues étant continue sur chaque bourgeon pendant tout le temps qu’il s’allonge, un certain nombre d’entre elles, placées vers la base de la moitié supérieure des bourgeons, sont surprises par les premiers froids avant d’être mures, et lorsqu’elles sont déjà trop avancées pour résister à l’hiver et se développer l’année suivante comme les figues-fleurs. Ces figues tomberont aux premiers jours du printemps; il vaut donc mieux les supprimer aussitôt qu’elles ont atteint le premier tiers de leur grosseur. On économise ainsi la séve qu’elles auraient absorbée jusqu’au moment de leur chute.
Labours, engrais, irrigation. — Dès la fin d’octobre et même plus tôt, quand les figuiers se sont dépouillés de leurs feuilles et que la récolte est faite, on leur donne le premier labour avec la pioche ou la houe fourchues. On laisse un petit bassin autour de chaque pied pour retenir les pluies d’automne. Dans la première quinzaine de décembre, et plus tôt si l’hiver est précoce, on comble ce bassin et l’on butte le pied des arbres le plus haut possible, afin de les préserver du froid. Au commencement d’avril, après la taille, on rabat cette terre, et l’on donne un second labour moins profond que le premier. Après l’ébourgeonnement, on pratique un premier binage, qu’on répète ensuite tous les mois jusqu’à la fin d’août. Ces binages ameublissent parfaitement la surface du sol, retiennent l’humidité, font grossir les figues, et accélèrent leur maturation.
Quoique le figuier donne des produits passables dans des terrains tellement maigres, que les autres arbres fruitiers ne sauraient y vivre, il est très avide d’engrais, et la beauté ainsi que l’abondance de ses fruits payent largement ceux qu’on leur applique. Comme pour les autres arbres, ce sont les engrais à décomposition lente, tels que les os concassés, les cornes, les chiffons de laine, etc., qui lui conviennent le mieux. A leur défaut, les cultivateurs du Midi emploient les fumiers de mouton, de cheval, la colombine, pour les terrains frais, et le fumier de vache pour les sols légers. Ces divers engrais sont enterrés lors du labour d’automne. Les premiers engrais n’ont besoin d’être renouvelés que tous les six ou huit ans, et les seconds tous les deux ou trois ans. Pour les figuiers dont le produit est destiné à sécher, on fume légèrement, parce qu’on obtient ainsi des figues plus sucrées, moins aqueuses et qui se dessèchent plus facilement.
Certaines variétés de figuier, notées dans la liste précédente, supportent assez facilement la sécheresse; néanmoins on peut dire que toutes les variétés se trouvent bien de l’irrigation, pourvu qu’elle ne soit pas trop fréquente et qu’elle ne fasse qu’entretenir la fraîcheur du sol. On devra donc s’empresser d’user de ce moyen toutes les fois que les circonstances locales le permettront. On pourra alors diminuer le nombre des binages d’été; mais la fumure devra être un peu plus abondante. Les figuiers dont on doit faire sécher la récolte devront être arrosés plus modérément que ceux dont les fruits doivent être mangés frais.
Rajeunissement des figuiers. — Quoique la croissance du figuier soit très prompte, il dure fort longtemps lorsqu’il est placé sous un climat favorable. On trouve en Afrique des figuiers qui ont plus de deux siècles. Dans le midi de la France, la durée des figuiers en cépée est presque indéfinie, parce qu’ils se renouvellent constamment au moyen de nouveaux jets qui naissent de la souche. Mais ceux qui sont à haute tige arrivent à la décrépitude vers l’âge de 50 à 60 ans, et il faut les rajeunir. A cet effet, on ouvre au pied une large excavation, de façon à découvrir le collet et les plus grosses racines. On coupe le tronc aussi bas que possible; on recouvre la plaie avec du mastic, ou on la brûle avec un fer rouge, afin de l’empêcher de se pourrir; on enlève ensuite ce qu’il peut y avoir de carié dans les racines ; on supprime tous les rejetons qui se sont développés, à l’exception du plus beau, destiné à renouveler la tige; enfin on remplace la terre épuisée par une terre neuve bien amendée. Ceci fait, on traite le rejeton conservé comme un jeune figuier nouvellement planté.
Culture du figuier sur le climat de Paris.
Sous le climat de Paris, le figuier est cultivé en cépées, disposées en lignes isolées ou réunies sur un terrain spécial dit figuerie. On ne laisse pas acquérir aux tiges de ces cépées plus de lm,50 à 2 mètres de longueur, afin de pouvoir les abriter facilement pendant l’hiver. On ne cultive que les variétés fertiles en figues-fleurs, car les figues d’automne n’y mûrissent presque jamais.
Argenteuil et la Frette sont les deux localités les plus renommées pour la culture de cet arbre aux environs de Paris; elles fournissent au plan local toutes les figues fraîches que l’on voit sur les marchés. Le mode de culture suivi dans ces deux localités présentent quelques différences, mais nous allons examiner celle d’Argenteuil.
Culture d’Argenteuil. — L’introduction du figuier à Argenteuil parait dater de plus de deux siècles. Il y est cultivé en massif dans des sols profondément ameublis, richement fumés, de nature silicéo-calcairo-argileuse, abrité des vents du nord et du nord-ouest et exposés du midi au levant. Cette culture comprend une surface d’environ 50 hectares, qui produisent en moyenne 250 000 figues.
La variété cultivée est celle que nous avons décrite sous le nom de blanquette. Voici comment on procède a cette culture.
Plantation du figuier
On prend des marcottes en panier: on les plante au mois de mars, dans des trous de lm,50 de diamètre, profonds de 80 cm, et remplis de terre bien amendée.
La plantation est faite de façon que la partie enracinée de la marcotte soit enterrée a 25 ou 30 cm de profondeur, et de manière aussi à enterrer 15 à 20 cm de la tige, dont le sommet sort obliquement du sol. Pour former plus vite la cépée, on pourra planter deux marcottes dans chaque trou au lieu d’une; dans ce cas, les deux paniers seront placés en lignes parallèles à la ligne de plantation, à 20 cm les uns des autres, et de manière que les tiges soient opposées l’une à l’autre sur cette ligne. On a soin de laisser la surface du trou à 30 cm au-dessous du sol environnant. L’excédant de la terre est disposé en ados autour du trou, afin de retenir plus facilement l’eau des pluies au pied des jeunes figuiers. Les arbres sont plantés à 5 mètres de distance les uns des autres dans les lignes, et à 4 mètres entre les lignes, de façon à former une sorte de quinconce.
On abandonne ces jeunes plants à eux-mêmes pendant tout l’été, en les préservant toutefois de la sécheresse au moyen de binages ou de couvertures.
Dans la première quinzaine de novembre, lorsque les premiers froids commencent, que les feuilles sont complétement tombées, et que la terre n’est pas trop humide, on choisit un beau jour, et l’on incline avec précaution la jeune tige jusqu’au niveau du fond de la fosse; on la couvre ensuite, ainsi que le pied, d’une couche de terre de 30 à 40 cm d’épaisseur, pour la défendre contre les froids. Vers la fin de février, lorsque le temps est devenu doux, on découvre les tiges et l’on rétablit la fosse comme elle était avant le couchage. Le développement du jeune plant est encore abandonné à lui-même pendant l’été, puis on le recouche en novembre.
Troisième année. — Lors du troisième printemps après la plantation, on choisit, au milieu de mars, un temps doux; puis on coupe la jeune tige à 15 – 20 cm du sol, afin de favoriser, vers la base, le développement de nombreux bourgeons destinés à former les diverses branches principales de la cépée. On laisse ces bourgeons s’accroître pendant tout l’été; puis on les couche vers le milieu de novembre. Ce couchage exige les soins suivants: On choisit un temps sec et le moment où la terre, bien friable,
pourra s’engager facilement entre toutes les branches sans laisser de vide. Cette terre doit être exempte de feuilles, d’herbe ou de paille, qui, mises en contact avec les branches enterrées et se pourrissant, tacheraient ces branches et les feraient pourrir elles-mêmes. Il convient aussi d’abattre les figues d’automne qui pourriraient en terre et offriraient le même inconvénient que les feuilles. Ces précautions étant prises, on divise les branches de la cépée en quatre faisceaux égaux, puis on serre chacun d’eux au moyen de ligatures.
On ouvre alors dans le sol autant de fossettes qu’il y a de faisceaux. Ces fossettes, naissant du pied de la cépée, ont une profondeur et une largeur suffisantes pour contenir les faisceaux. On leur donne une direction un peu différente suivant que le terrain est en pente ou horizontal. Dans le premier cas, elles sont toutes dirigées vers le même côté de la cépée et contrairement à la pente du terrain. Lorsque le terrain est disposé horizontalement, elles rayonnent également tout autour. Le couchage des tiges étant ainsi pratiqué, on recouvre chaque faisceau avec une couche de terre d’au moins 30 cm d’épaisseur et disposée en ados. La souche elle-même est abritée par la terre qu’on y accumule sous forme d’un cône.
Quatrième et cinquième année. — Vers la fin de février et par un temps doux et humide, on découvre les figuiers. Plus cette opération est faite de bonne heure, plus la végétation est précoce ainsi que la maturité des figues; mais aussi la récolte est souvent détruite par les gelées tardives. C’est pourquoi quelques cultivateurs préfèrent retarder cette opération jusqu’à la fin de mars, quoiqu’à ce moment les arbres souffrent de leur exposition immédiate à l’ardeur du soleil et que la récolte soit exposée à mûrir moins bien. D’autres découvrent la moitié de leurs figuiers à la fin de février et l’autre moitié à la fin de mars. Ils sont ainsi plus assurés d’avoir une récolte moyenne, soit en quantité, soit en qualité. Les tiges sont maintenues également écartées les unes des autres pour empêcher la confusion, et l’on soutient celles qui resteraient placées trop près du sol. Le sol est parfaitement nivelé pour les figuiers des terrains horizontaux; mais on laisse cependant une petite cuvette au pied de chaque cépée pour y retenir l’eau des pluies. Quant aux figuiers des terrains en pente, on donne au sol une disposition telle que les eaux pluviales qui s’écoulent des parties supérieures soient retenues au pied de chaque cépée. On y maintient ainsi une humidité favorable pendant l’été et l’on empêche que le sol ne soit raviné par les eaux. Tous ces soins sont ensuite répétés chaque année.
Pendant l’été qui suit, on abandonne encore à lui-même l’allongement des jeunes tiges ainsi que le développement des nouveaux bourgeons de la souche. On laisse ainsi, chaque année, s’accroître le nombre des tiges, jusqu’à ce qu’on en compte, sur chaque cépée, quatorze ou seize. Les mêmes soins sont répétés pendant la cinquième année.
Sixième année — Au printemps de cette année, les tiges les plus anciennement formées sont constituées. A ce moment on pratique l’éborgnage, c’est-à-dire que par un temps doux et aussitôt que les figuiers sortis de terre commencent à présenter quelques signes de végétation, on supprime le bouton terminal de tous les rameaux latéraux, afin de déterminer le développement des boutons à bois de la base, puis aussi de faire nouer plus facilement les figues-fleurs dont ils montrent déjà les rudiments. On éborgne également la moitié environ des boutons à bois latéraux, en choisissant ceux qui accompagnent le rudiment des figues. On en conserve toujours deux à la base de chaque rameau, et un vers le sommet, pour y attirer la sève. Quant au rameau terminal de chaque tige, on le soumet à la même opération, à cette différence près qu’on doit le laisser pourvu du bouton à bois situé immédiatement au-dessous de celui du sommet, et de deux ou trois autres situés à 30 cm environ les uns des autres et qui donneront lieu à de nouveaux rameaux latéraux.
Lorsque les bourgeons du figuier ont atteint une longueur de 5 cm environ, on pratique, par un temps doux, l’ébourgeonnement sur tous les rameaux latéraux et sur le rameau terminal de chaque tige. Sur les premiers, on ne conserve qu’un seul bourgeon, le plus rapproché de la base, pour qu’il remplace celui qui porte les fruits cette année. Sur le rameau terminal, on conserve le bourgeon du sommet qui prolonge chaque branche, et quelques-uns des latéraux destinés à former de nouveaux rameaux à fruits l’année suivante. Ces derniers sont espacés de façon qu’ils soient également frappés par le soleil. Lorsque l’on a complété le nombre de tiges que doit porter chaque cépée, on enlève également les nouveaux bourgeons qui naissent sur la souche.
Quoique les ligues d’automne mûrissent difficilement, on peut cependant, dans les années favorables, en obtenir un certain nombre. Pour hâter leur développement, on opère ainsi : On laisse à la base des rameaux fructifères les plus vigoureux deux bourgeons au lieu d’un.
Le plus rapproché de la base est destiné à la production des figues-fleurs de l’année suivante, l’autre porte les figues d’automne. Pour forcer celles-ci à croître plus rapidement, on pince ce bourgeon lorsqu’il a atteint une longueur de 12 cm environ. Comme cette récolte de figues d’automne a pour résultat d’épuiser les arbres et de diminuer l’abondance des figues-fleurs pour l’année suivante, on devra ne l’employer que sur les figuiers les plus vigoureux.
Lorsque, par suite de gelées tardives, la récolte des figues a été détruite, ce qui peut être apprécié vers le milieu de mai, on pratique la taille en vert, c’est-à-dire qu’on coupe chacun des rameaux latéraux sur le bouton à bois le plus rapproché de la tige. Le rameau terminal est laissé intact. Il résulte de cette opération que l’action de la sève est refoulée sur le vieux bois et y fait développer un grand nombre de bourgeons. On en profite pour remplir les vides; mais on ne laissera de ces bourgeons que ceux qui sont réellement utiles. Cet ébourgeonnement est pratiqué au moment que nous avons déjà indiqué.
L’application de l’huile, dont nous avons parlé plus haut pour avancer la maturation des figues, est aussi pratiquée à Argenteuil.
Après la récolte des figues-fleurs, chaque rameau à fruit présente l’aspect où l’on a réservé deux bourgeons pour en consacrer un à la production des figues d’automne. Vers la fin d’août, et par un temps bien sec, on procède au nettoyage des figuiers. On coupe le sommet des rameaux qui ont fructifié: on enlève les bourgeons inutiles, immédiatement au-dessus de l’œil le plus bas; si cet œil se développe l’année suivante, on l’ébourgeonne. On enlève encore les ramifications desséchées, mais tout près de la tige, et l’on couvre les plaies avec du mastic. Quelques cultivateurs ne font ce nettoyage des figuiers que l’année suivante, au printemps ; mais les amputations que l’on fait à ce moment donnent lieu à une déperdition de sève plus considérable, et les plaies se cicatrisent moins facilement.
Septième année. — Au printemps, les rameaux latéraux de chaque tige sont traités comme ceux de l’année précédente, à l’exception toutefois des quelques rameaux qui ont donné des figues d’automne l’année précédente et qui sont coupés au-dessus du rameau inférieur. Les autres opérations sont semblables à celles de l’année précédente. On continue ainsi chaque année d’allonger les branches principales en y conservant, de distance en distance, des rameaux à fruits qui se remplacent successivement comme ceux du pêcher.
Lorsque les tiges ont atteint une longueur de lm,50 à 2 mètres, on cesse de les allonger, parce que la sève abandonnerait les rameaux à fruits de la base, et que ceux-ci finiraient par se dessécher. On traite alors le rameau de prolongement de ces tiges comme nous l’avons indiqué pour les rameaux latéraux.
Le couchage auquel on soumet chaque année les tiges du figuier leur impose une direction horizontale à 60 à 80 cm du sol.C’est là un élément de succès; car, d’une part, les fruits peu éloignés du sol reçoivent plus de chaleur et murissent mieux, et, de l’autre part, l’action de la sève est mieux répartie entre les divers rameaux latéraux. Les figuiers d’Argenteuil commencent à fructifier à six ans; ils sont
en plein rapport à dix. Ils vivent très longtemps; mais il est nécessaire de renouveler successivement les tiges, qui, à l’âge de douze ou quinze ans, finissent par s’épuiser. A cet effet, on laisse naître sur la souche un nombre de bourgeons égal à celui des tiges à remplacer, et l’on coupe celles-ci à la fin d’août suivant.
On donne à ces figuiers un labour chaque année, au printemps, après, avoir déterré les tiges, et avant de reformer la fosse qui entoure chaque pied; on leur applique, en outre, plusieurs binages dans le courant de l’été. Ils sont fumés tous les trois ans.
Maladies. — Insectes nuisibles. — Les maladies du figuier sont déterminées soit par la sécheresse excessive du sol, soit par l’intensité des gelées.
Dans le midi de la France, la sécheresse est telle parfois, en été, que les figuiers perdent leurs feuilles, que les fruits tombent, ou que ceux qui mûrissent sont insipides et malsains. Il n’y a d’autre moyen de prévenir cet accident que d’arroser, de temps en temps, le pied des figuiers pendant le mois d’août.
Le figuier du midi de la France est aussi sensible au froid que l’olivier; mais la rapidité de sa végétation lui fait réparer bien plus rapidement qu’à celui-ci les dégâts causés par cet accident. Il n’en est pas de même pour les figuiers du climat de Paris: ces gelées tardives frappent souvent la récolte principale, les figues-fleurs.
Les figuiers atteints par les gelées réclament des soins différents, suivant qu’ils sont morts jusqu’au collet de la racine, ou que quelques branches seulement ont été frappées. Dans le premier cas, on arrache le figuier, au mois de mars, en séparant la souche des grosses racines au point où celles-ci commencent à être bien saines. On laisse l’excavation ouverte, et l’on recouvre les grosses racines de 2 ou 3 cm de terre fine bien amendée. Pendant l’été, cette excavation étant maintenue fraîche, on voit apparaître des bourgeons vigoureux qui naissent des racines. A l’automne, on conserve seulement le plus vigoureux. On referme la fosse à l’entrée de l’hiver avec de la terre neuve, et le rejeton est ensuite traité comme un jeune figuier.
Dans le second cas, on supprime pendant l’été suivant tous les bourgeons qui naissent en plus grand nombre que de coutume au pied de la tige, sous l’influence de l’état maladif de la tête de l’arbre ; on enlève toutes les figues dès qu’elles ont la grosseur de petites fèves, afin que toute la sève soit employée à la formation de bourgeons vigoureux. Enfin, au printemps suivant, on coupe toutes les branches sèches et l’on rapproche les autres sur les rameaux les plus beaux.
Plusieurs insectes attaquent le figuier dans le Midi ; le plus redoutable est une espèce de kermès ou cochenille. Cet insecte est ovale, convexe, de couleur cendrée. Les petits, qui éclosent sous la mère au mois de mai, se jettent sur les bourgeons, les feuilles et même les figues, dont ils épuisent la sève. Les bourgeons restent courts, les feuilles et les branches se couvrent de taches noires, les fruits tombent sans mûrir, et le figuier lui-même finit par succomber. C’est vers le mois d’août que les jeunes kermès abandonnent les feuilles pour se réunir à la face inférieure des rameaux et des branches obliques ou horizontales. Là, ils continuent de grossir jusqu’au mois de mai suivant, et chacun d’eux donne naissance à une nouvelle génération, composée de 1 200 individus environ.
Le moyen le plus simple pour combattre ce fléau est celui que nous avons indiqué pour une autre espèce de kermès qui attaque la vigne en treille. On se sert également de l’eau bouillante, recommandée contre la pyiale de la vigne.
Récolte des figues. — Les figues sont mûres lorsque le suc âcre et laiteux qu’elles contiennent est changé en une eau limpide et sucrée, qu’elles ont pris la couleur qui distingue chaque variété; qu’elles sont devenues molles, charnues et pendantes. Dans le Midi, celles qui sont destinées à être mangées fraîches sont cueillies un peu avant leur maturité complète; sous le climat de Paris, elles ne peuvent jamais être trop mûres. Les figues qu’on veut faire sécher sont cueillies complètement mûres et même un peu flétries, ce qui accélère leur dessiccation. Dans tous les cas, il faut attendre, pour les cueillir, que le soleil ait vaporisé la rosée qui les couvre.
Dessèchement des figues. — Les figues destinées à être séchées sont placées sur des claies faites en roseaux bien secs et exposées au soleil, dans un endroit le plus chaud possible.
Une remise bien aérée, éloignée de toute mauvaise odeur, les reçoit pendant la nuit et les jours de pluie. Toutefois ceux qui en sèchent une grande quantité ne les rentrent jamais, et empilent les claies tous les soirs, en couvrant chaque pile avec une toile cirée.
Chaque jour, le matin et à midi, on retourne les figues pour les faire sécher sur tous les points. Lorsqu’en aplatissant les figues sur leur queue elles ne se fendent pas, on les retire; plus tôt, elles resteraient mollasses et se gâteraient; plus tard, elles deviendraient trop dures.
Dans certaines localités, on ne cueille les figues que lorsqu’elles sont flétries; et, après les avoir exposées au soleil un ou deux jours, on les jette dans des grands paniers où on les laisse suer pendant sept à huit jours. On achève ensuite leur dessiccation au soleil.
Chaque matin, en sortant les claies, on retire les figues qui sont assez desséchées, on les dépose sur des draps, dans une chambre aérée et sèche, en séparant celles qui sont altérées. Lorsque toutes les figues sont ainsi desséchées, on les aplatit, puis on les sépare en trois qualités différentes pour les livrer au commerce.
Dans les automnes pluvieux, les cultivateurs du Midi sont obligés de faire sécher les figues au four; mais il s’en faut de beaucoup qu’elles soient d’aussi bonne qualité que celles qui ont été desséchées au soleil.
Variétés des figues d’époque
Le figuier offre un grand nombre de variétés. Nous n’indiquerons ici que les meilleures parmi celles qu’on cultive en Provence.
Figues Blanches
Napolitaine. Figue d’automne très bonne, excellente à sécher; mûrit au commencement de septembre, donne quelques figues-fleurs. Cultvée à Aix et Salon.
Verdale. Très bonne fraîche et sèche, mûrit comme la précédente, cultivée à Brignoles et à Salon.
Bourjassotte, barnissotte blanche. Chair rouge, très bonne fraîche et sèche, se plait dans les bons terrains, où l’arbre s’élève très haut. Commun à Marseille, mûrit comme les précédentes, diamètre de 35 à 40 cm.
Aubique blanche. Grosse figue souvent étranglée au milieu, chair rouge, peu estimée fraîche mais très bonne sèche, terrain un peu humide.
Raguse. Très bonne, très féconde, mûrit à mi-septembre. Cultivée à Marseille.
Blanquette. Ronde, médiocre, mûrit à mi-août. C’est la plus cultivée au nord de la région des oliviers, et notamment sous le climat de Paris, on ne la fait pas sécher, diamètre de 26 à 30 cm, donne des figues-fleurs.
Coucourette blanche, figue angélique. Médiocre, mûrit fin juillet, elles naissent de deux à quatre ensemble à l’aisselle des feuilles, doivent être récoltées très mures, terrains secs, diamètre de 26 à 30 cm.
Hospitalière. Très bonne à sécher, mûrit au commencement de septembre, cultivée à Salon.
Doucette. Très bonne fraîche et sèche, mûrit fin août, cultivée à Salon.
Messongue, moelle. Très grosse, bonne fraîche et sèche, cultivée à Salerne.
Boutilette. Très bonne sèche, cultivée à Brignoles.
Marseillaise. Petite, arrondie, très sucrée et très délicate. C’est la plus estimée pour faire sécher, mûrit fin août, terrains secs, abritée du nord, peu éloignée de la mer, cultivée à Marseille et à Toulon.
Seyroles. Forme de la précédente, très bonne à sécher, arbre fertile, cultivée à Grasse et à Draguignan, diamètre de 20 à 25 cm.
De Versailles, royale. Chair rose, donne beaucoup de figues-fleurs, assez grosse, très bonne, mûrit mi-juillet, diamètre de 40 à 45 cm.
Pitaluffe. Très bonne fraîche et sèche, cultivée à Grasse
Péconjude, pédonculée. Bonne fraîche et sèche, cultivée à Grasse et à Antibes.
Sextius. Très bonne, obtenue à Aix.
Figue reine, courgourdane. Bonne, mûrit fin septembre, cultivée à Aix et à Saint Rémi.
Tibourenque. Très bonne fraîche et sèche, mûrit mi-septembre, cultivée à Marseille et Salon
Figues colorées:
Quasse blanche. Très bonne variété à sécher, mûrit fin août; cultivée à Bandol et à La Seyne
Figue-datte. Excellente fraîche et sèche, mûrit fin août, cultivée à Salon et à Eyguières.
Poulette. Très bonne fraîche et sèche, mûrit fin août, cultivée à Tarascon et Salon.
Observantine, Cordelière, Figue grise, Blavette. Variété très répandue; figues-fleurs abondantes, grosses, très bonnes, mûrissant à la mi-juin; figues d’automne médiocres, plus petites; on les fait sécher; terres substantielles et fraîches. Arbre vigoureux.
Mahounaise. Très bonne; mûrit à la mi-septembre; cultivée à Saint-Remi et à Salon.
Trompe-chasseu. Bonne qualité; donne quelques figues-fleurs; figues d’automne à la mi-septembre, bonne à sécher, vertes à la maturité.
Du Saint-Esprit. Figues-fleurs bonnes, fin juin; figues d’automne médiocres; cultivée à Marseille, Aix et Salon.
De Grasse, Grassengue, Figue grise. Médiocre fraîche, très bonne sèche; fin d’août; diamètre 76 à 80; donne quelques figues-fleurs; terrain frais.
De Jérusalem. Très bonne variété cultivée à Aix; fin d’août.
Rose blanche. Grosse, très charnue; bonne seulement sèche; terrain sec.
Safranée. Excellente fraîche et sèche, mi-septembre; cultivée à Nice et à Salon.
Franche paillarde. Beaucoup de très bonnes figues-fleurs; commencement de juillet.
Aubiquoun, Aubique violette, Petite aubique, Figue-poire, Figue de Bordeaux. Figues-fleurs abondantes, médiocres; figues d’automne, bonnes; chair rouge; diamètre 33. Terrain frais. C’est, avec la blanquette, celle qui s’accommode le mieux avec le climat de Paris.
Bellone. Très bonne fraîche et sèche; fin d’août; diamètre 45 à 50; quelques figues-fleurs; terrains substantiels et frais; cultivée à Grasse, Draguignan et Marseille.
Coucourelle de Grasse. Petite, pépins très petits; excellente sèche.
Péconjude grise. Très bonne, cultivée à Trans.
De Cuers, des Dames, Sans-Pareille. Très bonne; cultivée à Bargemont.
Grisette. Très bonne sèche, cultivée à Grasse et à Hyères.
Verdaou. Très bonne fraîche et sèche; cultivée à Grasse et à Saint-Tropez.
Figues noires :
Recousse. Très bonne, tardive; cultivée à Trans.
De Porto. Excellente fraîche et sèche; arbre peu élevé; cultivée à Seyne et à Saint-Maximin.
Bourjassotte noire. Très bonne fraîche; mûrit depuis le commencement de septembre jusqu’au commencement de l’hiver; terrains gras et frais; diamètre 30 à 35.
Bernissenque. Se rapproche de la précédente; mûrit plus tard; diamètre 40 à 45; même terrain.
Mouissonne violette. Peau très fine, bleuâtre et crevassée; chair rouge; excellente fraîche et sèche; diamètre 45; donne aussi des figues-fleurs en juillet; mais moins bonnes. Terrains frais.
Sultane. Excellente, vient de Tunis; cultivée à Salon.
Perruquière. Donne beaucoup de figues-fleurs très grosses et très bonnes, fin de juin; celles d’automne médiocres, fin d’août.
Culture du figuier aujourd’hui :
Bouture du figuier aujourd’hui :