Comment planter un rosier en pot

Planter un rosier en pot aujourd’hui :





Planter un rosier en pot comme nos anciens :

rosier en pot

Dans cet immense groupe de végétaux le plus grand nombre des espèces et des variétés sont drageonnantes, ce qui fait la principale difficulté de leur culture en pots. Celles qui acquièrent une très grande taille, les rosiers grimpants par exemple, y sont surtout réfractaires. Sur ce point déjà il y a un choix à faire lorsqu’on veut leur appliquer ce mode de culture, mais il y a encore d’autres considérations pour guider l’amateur dans le choix des variétés. Ce sont celles qui se tirent des qualités propres de ces variétés. Il est bien clair qu’on ne doit prendre que celles qui se recommandent par la beauté du port, la perfection des fleurs et l’agrément du coloris. On peut, d’une manière générale, regarder comme aptes à la culture en pots les espèces et les variétés naines ou demi-naines, et principalement les rosiers de Bourbon et leurs hybrides, qui, lorsqu’ils sont francs de pied, drageonnent peu ou même point du tout. On admet dans la culture en pots les rosiers greffés aussi bien que les francs de pied; mais on a remarqué que les rosiers Thé et de la Chine réussissent mieux sous cette dernière forme. C’est encore l’églantier ( Rosa canina ) qui fournit ici le plus souvent les sujets de la greffe; cependant de très bons rosiéristes anglais lui préfèrent le rosier de Manetti, dans le cas particulier où ils veulent obtenir des plantes basses et très peu développées.

La culture des rosiers en pots parait mieux entendue en Angleterre qu’en France; elle y est aussi plus encouragée et plus rémunératrice, ce qui s’explique à la fois par les conditions sociales et le climat du pays, et les jardiniers anglais ne négligent rien pour y exceller. La composition de la terre, le drainage des pots, les empotages successifs et faits à propos, la greffe des sujets, l’éducation des arbustes, etc., sont autant de points auxquels ils donnent la plus grande attention. Nous allons passer rapidement en revue ces différentes opérations d’après la pratique des rosiéristes les plus expérimentés de ce pays.

Pour eux, les rosiers en pots se divisent en deux classes: ceux qui sont délicats et à racines tendres, et ceux qui sont vigoureux et rustiques, et à chacune de ces deux classes correspond un compost particulier. Pour les premiers ce compost est formé de deux parties de terre franche, neuve et substantielle, d’une partie de fumier d’étable décomposé, et d’une partie de terreau de feuilles ou de sable siliceux, dont la proportion toutefois varie quelque peu suivant que la terre franche est plus ou moins compacte.

Pour les seconds, à deux parties de terre argileuse on mêle une partie de noir animal, et une partie de terreau de feuilles ou de fumier décomposé. On y ajoute quelquefois, dans disproportion d’un sixième , de la terre ordinaire brûlée, qu’on croit améliorer notablement le mélange. Dans un cas comme dans l’autre ces composts doivent être préparés un an d’avance, et fréquemment remués pour opérer la parfaite combinaison des parties. Il est assez vraisemblable que ce long repos de la terre et les pelletages qu’on lui fait subir y favorisent la formation des nitrates, et que ce n’est pas là la moindre cause de sa fertilité.

rosiers en pot

Les plants de rosiers à mettre en pots sont tirés de la serre à multiplication ou de la pleine terre. Dans le premier cas ce sont toujours de jeunes sujets, obtenus de greffes ou de boutures, par les moyens que nous avons indiqués précédemment, et qui varient d’ailleurs quelque peu suivant les habitudes des horticulteurs. Ces jeunes arbustes sont mis dans des pots de 15 à 18 centimètres d’ouverture, remplis de l’un des composts ci-dessus indiqués, mais au préalable drainés avec le plus grand soin. Après la plantation, et quand la reprise est assurée, les pots sont alignés sur des tablettes ou sur des briques, ou simplement enfoncés en terre, dans un lieu un peu abrité contre les vents froids, mais très éclairé, où ils peuvent recevoir les rayons du soleil. A mesure que la végétation fait des progrès, on donne des arrosages plus copieux ou plus fréquents.

Assez souvent même, on ajoute des engrais à l’eau des arrosages, mais on veille à ce que la proportion en soit très faible, et on n’en use que de loin en loin; ceci est tout affaire d’expérience.





Plusieurs de ces jeunes rosiers en pot montrent des boutons de fleurs dans le courant de la première année de leur plantation; il est mieux de les retrancher dès qu’ils apparaissent; l’arbuste en acquerra plus de force pour l’année suivante. Ce qui importe dans cette première année est d’obtenir des plantes vigoureuses et dont les rameaux soient bien aoûtés avant la fin de l’automne. Aux approches de l’hiver, si la saison est déjà rigoureuse, les jeunes rosiers sont abrités sous un hangar ou dans une orangerie. Les arrosages doivent alors être très modérés, mais non tout à fait supprimés. On ne doit pas oublier que des plantes en pots gèlent plus facilement que des plantes en pleine terre, où les racines sont bien mieux protégées qu’elles ne le seraient dans une étroite motte entourée de tous côtés par l’air froid, et que si la gelée pénétrait dans cette motte les racines y souffriraient d’autant plus qu’elle aurait été plus imbibée d’eau. A la fin de l’hiver on taille les rosiers pour les obliger à se ramifier, et lorsque la végétation a repris, on dirige les branches de la manière la plus convenable pour former une tête arrondie à l’arbuste. S’il est franc de pied, on le laisse ordinairement prendre la forme buissonnante, qu’on soutient s’il le faut à l’aide de tuteurs.

Très souvent on enlève de la pleine terre des rosiers adultes ou de simples drageons pour les planter dans des pots, qui doivent d’ailleurs être proportionnés au développement actuel des arbustes. On taille les racines de ces derniers à la longueur convenable pour qu’elles tiennent commodément dans les pots. On enlève surtout, par une section nette, celles qui ont été endommagées dans la déplantation, et s’il y a des drageons commençants, on les retranche au niveau de la souche. Les pots ayant été drainés et remplis de terre bien tassée, on y dépose les rosiers, avec la précaution de ne pas trop les enterrer. Le collet de la tige doit être au niveau du bord du pot, dont la capacité ne sera jamais trop grande pour contenir les racines, qui ne tarderont pas à naitre de la souche.

planter un rosier en pot

Rempotage du rosier en pot

Les rempotages se font chaque année, soit à la fin de l’hiver, soit après la défloraison des rosiers, auxquels il est bon d’enlever les fruits commençants qui succèdent aux fleurs, et dont le développement n’aurait d’autre effet que de les affaiblir. Souvent même on fait deux rempotages par an, l’un à la fin de l’hiver, l’autre après la floraison. A mesure que les arbustes grandissent on les rempote dans des pots plus grands, et à chaque rempotage on visite les racines, tant pour enlever celles qui auraient péri que pour retrancher les drageons qui auraient pu naitre du sujet, s’il s’agit d’un arbuste greffé sur églantier. Les rosiers Thé et de la Chine supportent moins que les autres les rempotages fréquents. On se bornera donc souvent à visiter leurs racines, pour juger s’il y a lieu de les mettre dans de plus grands pots, mais il n’en faudra pas moins leur donner de la terre neuve au moins une fois dans l’année, autant qu’on le pourra sans déranger leurs racines. On peut aussi adopter pour les rosiers le système de l’empotage unique, qui réussit particulièrement avec les variétés vigoureuses, et qui consiste à leur donner dès le commencement les pots où ils doivent vivre définitivement.

Les rosiers que l’on soumet à la culture forcée, à l’aide de la chaleur artificielle, sont nécessairement en pots, et les rosiéristes de profession savent les faire fleurir en toute saison et en quelque sorte à jour fixe. En supprimant les boutons de fleurs de la saison normale on obtient des roses en plein hiver, mais qui ont peu de parfum. C’est le cas extrême de la culture forcée du rosier, et il n’a guère de raison d’être que dans les grandes villes. Ce qui est plus habituel, c’est d’avancer d’un mois à six semaines la floraison des rosiers, soit pour les porter au marché, soit pour les faire figurer aux expositions d’horticulture. A Paris, comme à Londres, les spécialistes sont habiles à cette manœuvre, qui est pour eux une source de profits considérables.

Pour terminer ce que nous avions à dire de la culture du rosier en pot, nous rappellerons que ceux qu’on tient enfermés dans les serres, pour les besoins de la culture forcée, sont plus que ceux de plein air sujets à prendre le blanc, et on en voit souvent des collections entières en être atteintes et perdre presque toute leur valeur. On a signalé un remède qu’on dit très efficace : c’est une dissolution peu chargée de sels de cuivre, comme celle dont on fait usage pour préserver les blés de la rouille. On en asperge les rosiers malades avec la seringue à bassiner, ou simplement avec un arrosoir muni de sa pomme. L’eau qui a séjourné plusieurs jours dans des récipients de cuivre ou dans les tuyaux d’un thermosiphon est très convenable pour faire ces bassinages. En augmentant la dose de cuivre on ferait peut-être aussi disparaitre les pucerons, qui sont une autre plaie non moins grave des rosiers, de ceux surtout qui ont été enfermés longtemps sous des abris vitrés.

La culture des rosiers en pots et tenus sous verre est en quelque sorte une spécialité des pays septentrionaux, où la culture en plein air est d’autant plus incertaine et difficile que le climat y est plus rigoureux ou l’été plus entrecoupé de mauvais temps. Dans le midi de la France et de l’Europe, où toutes les espèces de rosiers sont rustiques, elle n’est pratiquée que par exception. Une roseraie à l’air libre donnera d’ailleurs toujours plus de jouissance à son propriétaire qu’une collection de rosiers en pots, difficile à conduire et en définitive toujours inférieure, à égalité de soins, à une collection de pleine-terre.

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