Planter un groseillier aujourd’hui :
Taille du groseillier aujourd’hui :
Comment planter un groseillier et l’entretenir
Espèces et variétés. — On cultive les trois espèces suivantes:
1/ Le groseillier à grappes. Cet arbrisseau croit spontanément dans les contrées montagneuses de l’Europe. On fait un grand usage de ses fruits à l’état frais, et surtout sous forme de gelées, de confitures et de sirops. On en extrait aussi de l’acide citrique qui revîent à un prix moins élevé que celui que l’on obtient des citrons.
Enfin, dans quelques contrées privées de la vigne, on en obtient une sorte de vin qui, distillé, donne une eau-de-vie de bonne qualité.
Cette espèce a produit, au moyen des semis, un certain nombre de variétés parmi lesquelles nous indiquerons les suivantes comme les plus recommandables:
Groseillier ordinaire, à fruit rouge.
Groseillier ordinaire, à fruit blanc.
Groseillier couleur de chair. Tardif, un peu moins fertile que les autres.
Groseillier de Hollande, à fruit rouge.
Groseillier de Hollande, à fruit blanc.
Groseillier Gondoin. Bois des rameaux très gros; variété vigoureuse; fruits très gros, mais très acides. Ou peut la cultiver de préférence pour en extraire l’acide citrique.
Groseillier cerise. Variété vigoureuse, un peu moins fertile que les précédentes; fruits très gros.
Groseillier Queen Victoria. Fruit rouge, très gros.
Les diverses variétés à fruits blancs sont moins acides que celles à fruits rouges.
2/ Le groseillier épineux est aussi originaire d’Europe. On lui donne encore le nom de groseillier à maquereau, parce qu’on assaisonne ce poisson avec le jus de ses fruits.
Le nombre des variétés de cette espèce s’élève aujourd’hui à plus de soixante. Presque toutes sont originaires d’Angleterre. On les distingue parla couleur de leurs fruits qui sont blancs, jaunes, verts, rouges ou violets; par leur forme sphérique ou oblongue, par leur surface lisse ou hérissée de poils; enfin par leur grosseur, qui varie entre le volume d’une cerise et celui d’un œuf de pigeon. Du reste, ces diverses variétés n’ont pas de nomenclature fixe.
3/ Le groseillier noir ou cassis est originaire de la Suisse et de la Suède. Son fruit est peu consommé à l’état frais; mais on a tiré parti de sa saveur aromatique pour en faire, avec l’eau-de-vie, une sorte de ratafia. On ne cultive que le cassis ordinaire. On a donné beaucoup d’extension à cette culture sur quelques points et notamment aux environs de Paris; mais ce sont les cassis récoltés en Bourgogne, aux environs de Beaune, qui sont les plus recherchés pour faire les ratafias.
Ils ont plus d’arôme que partout ailleurs, et cela, sans doute, par suite des causes qui produisent les mêmes effets sur les raisins et tous les fruits de cette contrée.
Climat et sol. — Les groseilliers donnent des produits passables sous tous les climats de la France. Ils préfèrent cependant la température du Centre. Dans le Midi, les fruits, surpris par la chaleur, deviennent moins gros et renferment moins de suc; dans le Nord, ils sont plus acides.
Les terrains qui conviennent particulièrement à ces arbrisseaux sont ceux de consistance moyenne un peu frais.
Culture du groseillier selon les anciens
On donne aux groseilliers la forme d’un vase qui nait à fleur de terre, et qui est composé de dix à douze branches dépourvues de ramifications et assez espacées pour permettre à la lumière de les éclairer de toutes parts. Quelquefois aussi on élève ce vase sur une tige de 40 à 50 cm. On peut encore les disposer en pyramide ou même les placer en espalier contre des murs peu élevés, et dont l’exposition conviendrait peu aux autres espèces d’arbres fruitiers, ou enfin en contre-espalier; on impose très facilement à leur charpente l’une des formes que nous avons décrites pour les arbres en espalier ou les contre-espaliers.
Mais les formes en vase ou celles en cordon oblique ou vertical pour les espaliers ou les contre-espaliers sont celles qui sont le plus en harmonie avec le mode de végétation de cet arbrisseau.
Multiplication du groseillier
Les groseilliers sont multipliés au moyen des marcottes et des boutures, prises sur les pieds-mères les plus vigoureux et dont les fruits sont les plus beaux. On peut aussi se servir de semences, mais seulement pour obtenir de nouvelles variétés, car celles qui sont déjà obtenues se reproduisent rarement ainsi avec toutes leurs qualités. On emploie aussi quelquefois les éclats résultant des vieilles cépées que l’on détruit après qu’elles ont été épuisées. C’est là un procédé vicieux, car les nouveaux individus se ressentent toujours de l’état languissant du pied-mère. Les jeunes sujets ne sont plantés à demeure qu’après un an de repiquage dans la pépinière.
Plantation du groseillier
Lorsqu’on veut donner aux groseilliers la forme en espalier, en pyramide ou en vase à haute tige, on ne plante qu’un jeune sujet à chaque place; mais, si l’on veut en former des cépées ou vases à basses tiges, on place trois jeunes plants à chaque point, à 15 cm les uns des autres, et en triangle; le vase est ainsi plus promptement formé.
Comme les racines des groseilliers naissent toujours près du collet et s’étendent à la surface du sol, ce collet s’élève progressivement au-dessus de terre; les racines sont alors exposées à la sécheresse, et les produits en souffrent. Pour prévenir cet inconvénient, on plante les jeunes sujets au centre d’une fosse circulaire, large de 1 mètre, et dont le fond reste, après l’opération, à 30 cm au-dessous du niveau du sol. S’il s’agit d’espaliers ou de contre-espaliers, la plantation est faite au centre d’une rigole de 40 cm de largeur, et dont le fond reste à 30 cm au-dessous du niveau du sol. Chaque année, lors des façons données à la terre, on rechausse les jeunes groseilliers, en répandant au fond de chaque fosse, ou de chaque rigole, environ 6 cm de la terre accumulée sur les bords.
Taille du groseillier à grappes
Les groseilliers sont encore presque partout abandonnés à eux-mêmes; ou, si on les tond, c’est uniquement pour les empêcher d’occuper trop de place. Et cependant une taille annuelle et raisonnée leur donne une production plus abondante, plus régulière, et surtout des fruits beaucoup plus beaux et de meilleure qualité.
Mode de fructification. — Le mode de fructification du groseillier à grappes est analogue à celui des arbres à fruits à noyau, c’est-à-dire que les boutons à fleurs ne paraissent que sur de petits rameaux développés pendant l’été précédent, et que ces petites productions ne fructifient plus ensuite qu’au moyen d’un nouveau prolongement ou de petites ramifications naissant à leur base.
Ainsi, les rameaux vigoureux formés pendant l’année précédente ne portent que des boutons à bois. Pendant l’été suivant, le bouton terminal et un ou deux des plus rapprochés donnent lieu à de nouveaux rameaux. Tous les autres boutons développent seulement une rosette de feuilles qui produit un faisceau de boutons à fleurs, au centre desquels est un bouton à bois.
Lors du deuxième été, chacun des faisceaux de boutons à fleurs fructifie, et le bouton à bois placé au centre de chacun d’eux développe une nouvelle rosette de feuilles qui produit un nouveau faisceau de boutons à fleur pour l’année suivante. Les ramifications formées l’année précédente s’allongent de nouveau, et les boutons qu’elles portent subissent les mêmes transformations.
Pendant le troisième été, notre rameau primitif, qui correspond à la partie inférieure de cette branche, porte encore des fruits; mais, la branche continuant de s’allonger, la sève n’agit plus avec assez de force vers la base pour y faire naître de nouvelles rosettes de feuilles; il ne s’y développe plus de boutons à fleurs, et cette fraction de la branche devient improductive. Les divers prolongements éprouvent tous successivement les mêmes transformations, et la branche continue de s’allonger jusqu’à ce que la sève, ayant à parcourir un trop grand espace pour agir efficacement au sommet, fasse développer vers la base un rameau. Alors la sève, abandonnant complètement la branche primitive, porte toute son action sur le rameau et lui fait éprouver les mêmes changements, jusqu’à ce que, épuisé lui-même, il soit aussi remplacé par une nouvelle production.
Tel est le mode de végétation du groseillier à grappes. Voyons, d’après cela, l’espèce de taille qu’il convient de lui appliquer.
Comme c’est la forme en vase ou cépée, ou celle en cordon oblique ou vertical qui sont les plus convenables, nous allons choisir ces diverses formes pour étudier cette opération.
Taille du groseillier à grappes en vase ou cépée
Prenons comme exemple un des trois jeunes sujets qui forment chaque cépée. Cette dernière doit se composer de neuf à douze branches. Chaque pied doit donc en porter trois ou quatre. A cet effet, on coupe la jeune tige au niveau du sol, au-dessus des trois boutons inférieurs destinés à former les futures trois premières branches. Les deux boutons du bas doivent être placés latéralement. Pendant l’été, on favorise le produit de ces trois boutons en supprimant les bourgeons qui se développeraient au-dessous.
A cette époque, une deuxième taille est appliquée. chacun des rameaux est coupé après le 7 ème bourgeon environ, afin de refouler un peu la sève jusqu’à la base et de déterminer vers ce point la formation de nombreux boutons à fleurs. Mais il en résulte aussi que, pendant l’été, les quatre ou cinq boutons du sommet se développent plus vigoureusement et donnent lieu à des bourgeons, que l’on doit pincer lorsqu’ils ont environ 8 cm de longueur, à l’exception du bourgeon terminal, qu’on laisse intact.
Lors de cette troisième taille, on opère chacun des nouveaux prolongements comme ceux de l’année précédente. Quant aux petits rameaux, on les coupe à 10 cm environ de leur base, c’est-à-dire au-dessus de l’amas des boutons à fleurs qu’ils présentent vers ce point. Pendant l’été, on obtient une première fructification sur la fraction des branches. On applique aux bourgeons qui naissent au sommet des prolongements des soins semblables à ceux de l’été précédent.
On opère de la même manière pour la quatrième et la cinquième taille. On voit sur le groseillier arrivé à cet âge que la partie inférieure de chaque branche a parcouru les diverses phases de sa production, et qu’elle est maintenant stérile; c’est à ce moment qu’il convient de ravaler chacune de ces branches. Voici comment on y procède:
Pendant l’été qui suit la cinquième taille, et lorsque les fruits sont noués, on coupe chacune des tiges en juste dessous de la première fourche afin de ne conserver que des tiges droites. Il en résulte que la sève est refoulée vers la partie inférieure des tiges et y détermine le développement de quelques bourgeons parmi lesquels on choisit, sur chaque tige, le plus vigoureux, et l’on supprime les autres. L’année suivante, toutes ces tiges sont coupées immédiatement au-dessus du point ou est attaché le nouveau rameau.
Celui-ci est ensuite traité comme l’ont été les premières tiges.
Le mode de rajeunissement des groseilliers ne peut être convenablement pratiqué qu’une seule fois; car, lorsque la partie inférieure des tiges obtenues du ravalement est de nouveau épuisée, c’est-à-dire vers la douzième année, les nombreuses racines des cépées occupent complètement le terrain réservé entre chaque vase; elles y sont tellement multipliées, qu’elles s’affament mutuellement et que les groseilliers dépérissent bientôt, malgré les fumures les plus abondantes. Il convient alors de renouveler la plantation. On arrache les cépées, on défonce le sol, puis on le fume convenablement, et l’on forme un nouveau plant avec de jeunes sujets préparés à l’avance.
Taille du groseillier à grappes en cordon vertical
La forme en vase ou cépée est certainement la meilleure disposition à donner aux groseilliers lorsqu’on veut les cultiver en grand, comme on le fait sur quelques points des environs de Paris; mais, dans le jardin fruitier, il vaudra mieux les placer contre les murs situés aux expositions les plus froides, et donner à leur charpente la forme en cordon oblique ou mieux celle en cordon vertical. On obtiendra ainsi des produits plus prompts et plus beaux qu’avec la forme en vase.
Si les murs n’offrent pas de ces expositions froides ou que l’on ait, par conséquent, plus d’avantage à les utiliser pour les autres arbres fruitiers, on cultivera les groseilliers en contre-espalier double en cordon vertical. Les deux rangs sont séparés l’un de l’autre par un intervalle de 15 cm et les jeunes plants sont disposés en quinconce. Dans l’un et l’autre cas, on procédera de la manière suivante :
Les jeunes groseilliers seront plantés en ligne, à 20 cm d’intervalle, au fond d’une rigole, comme nous l’avons expliqué plus haut. Au bout d’un an, on les recépera et l’on ne conservera à la base, pendant l’été suivant, qu’un seul bourgeon, qu’on palissera dans une position verticale. Lors de la taille d’hiver, on supprimera sur chaque jeune tige le tiers de la longueur totale pour la faire se garnir de bourgeons, auxquels on applique les soins indiqués plus haut pour les vases ou cépées, afin de transformer ces bourgeons en rameaux à fruits. Chaque année on allonge ces tiges en appliquant les mêmes soins, jusqu’à ce qu’elles aient atteint une hauteur d’environ 1m 30 qu’on ne leur laisse pas dépasser. Vers la quatrième année de plantation, les espaliers ou contre-espaliers seront terminés.
Lorsque, par suite du mode de végétation du groseillier, chacune des tiges est dégarnie de rameaux à fruits sur le tiers inférieur de sa longueur, ce qui pourra arriver vers la huitième année de taille, on les recépera toutes à quelques centimètres au-dessus du sol.
Pendant l’été suivant, on conservera un seul bourgeon sur chaque tige, et l’on recommencera la charpente. Ce rajeunissement ne pourra être pratiqué qu’une seule fois. Après cette féconde période, il conviendra de renouveler la plantation en défonçant le sol de nouveau et en le fumant très copieusement. Les autres soins de culture sont d’ailleurs les mêmes que pour les groseilliers en vase.
Quant aux treillages ou supports nécessaires pour les espaliers ou contre-espaliers, on les établira de la manière suivante :
Une série de petits poteaux sont enfoncés dans le sol tous les 4 mètres et offrent, hors de terre, une hauteur de 1m,30. Trois fils de fer galvanisés sont disposés horizontalement en bas, au milieu, et en haut. Ils sont fixés sur le côté des poteaux intermédiaires à l’aide d’un piton à vis qu’ils traversent, et viennent s’attacher aux extrémités sur une grosse pierre enfoncée dans le sol. Enfin chacun de ces fils de fer est raidi à l’aide d’un tendeur.
Pour compléter ces supports, il ne reste plus qu’à fixer sur les fils de fer, à l’aide de fil de fer très fin, une série de petites lattes placées verticalement, tous les 20 cm, et destinées à conduire la tige des groseilliers.
Si ces groseilliers sont palissés contre un mur, le treillage destiné à les fixer présente la même disposition. Toutefois, comme on peut fixer les fils de fer contre ce mur, les poteaux deviennent inutiles.
Labours, engrais. — Les groseilliers exigent, comme toutes les autres espèces d’arbres fruitiers, que le sol qui les nourrit soit convenablement ameubli et reste ouvert à l’influence des agents atmosphériques. On doit donc leur appliquer un labour chaque année et au moins un binage pendant l’été. Lors de ces binages, on doit détruire avec soin les bourgeons souterrains qui naissent souvent à la base de la souche des groseilliers et qui épuisent les tiges en absorbant la sève. On peut se servir pour cela d’une petite houlette étroite, coupante et montée sur un long manche.
Le peu d’importance que l’on attache en général aux groseilliers fait qu’on leur donne rarement la fumure dont ils auraient besoin. Aussi les produits en sont-ils presque toujours chétifs, nous pensons donc qu’il sera convenable de les fumer tous les deux ans.
Taille du groseillier épineux
Le mode de végétation de cette espèce de groseillier est en tout semblable à celui du groseillier à grappes. Aussi lui applique-t-on les mêmes soins de culture et de taille. Toutefois, pour régulariser sa forme, lorsqu’on le cultive en vase ou gobelet, et rendre la récolte des fruits plus facile au milieu des nombreuses épines qui couvrent cet arbrisseau, on pourra utilement fixer chacune des branches qui forment le vase sur un support de gros fil de fer, ayant une forme ressemblant à un tonneau à vin ou un baril.
Taille et culture du groseillier noir ou cassis
Le mode de végétation de cette espèce de groseillier est aussi semblable à celui du groseillier à grappes. La forme la plus convenable à donner à sa charpente est celle en cépée ou gobelet. Tout ce que nous avons dit des soins à donner aux groseilliers à grappes soumis à cette forme, soit comme taille, soit comme soins de culture, s’applique entièrement au cassis.
Récolte, conservation des fruits. — La récolte des groseilles ne présente rien de particulier. On doit, comme pour les autres fruits, attendre, pour les récolter, qu’elles soient complétement mûres, à l’exception, toutefois, des groseilles à maquereau destinées à servir de condiment et qu’on récolte lorsqu’elles sont encore vertes.
Les groseilles ne sont pas susceptibles d’être conservées après leur maturité complète. Mais on peut, jusqu’à un certain point, retarder la maturation des groseilles à grappes et prolonger ainsi leur durée jusqu’aux premières gelées.
Voici comment on procède:
On choisit les groseilliers les plus touffus, placés dans un lieu bien aéré, bien sec et exposé au midi. On profite d’un beau jour, avant que les fruits soient complétement mûrs, pour enlever environ la moitié des feuilles. On réunit ensuite les branches de la cépée, de façon à en faire une sorte de cône, puis on enveloppe le tout de paille. Les fruits, ainsi abrités de l’ardeur du soleil et de l’humidité des pluies, achèvent de mûrir lentement et se conservent parfaitement jusqu’aux premiers froid.
Culture du groseillier.
— Le groseillier s’accommode en général de toutes sortes de terres, et même d’expositions, car on le trouve à des altitudes bien différentes. Nous en connaissons que l’on a plantés sous de grands arbres, et en mélange avec d’autres arbustes. Malgré cela, ils poussent bien et produisent beaucoup. Cependant cette plante préfère un sol frais et profond et une exposition bien découverte.
Le groseillier peut se multiplier de graines, mais c’est un moyen qui est long et dispendieux. On ne sème guère que pour obtenir des variétés à fruits plus gros.
Le meilleur mode de multiplication est par boutures qui reprennent très bien. On choisit pour cela des jeunes pousses de l’année, on les met en place ou en pépinière, mais la reprise se fait tellement bien, qu’il est préférable de les mettre directement en place ; on évite ainsi la transplantation, qui est toujours préjudiciable à la plante.
On commence à bouturer en octobre jusqu’en février. Les boutures mises en place en automne donneront toujours de meilleurs résultats que celles faites plus tard.
On peut également multiplier le groseillier par éclat de pieds enracinés, que l’on trouve en assez grande quantité dans les vieilles touffes.
Les autres soins de culture consistent à retrancher les bois morts, et à couper les trop grosses tiges, afin de les rajeunir
On bêche autour des pieds au moins deux fois par an, et on donne plusieurs ratissages ou binages afin d’empêcher les mauvaises herbes de s’introduire dans la touffe.
Taille du groseillier.
_ On peut donner au groseillier la forme que l’on voudra. En le taillant, on peut former des contre-espaliers sur fil de fer, en boule, en cône, en cordons, etc. La taille consiste à retrancher le bois mort et à dégager l’intérieur afin d’éviter la confusion et on coupe toutes les pousses de l’année à cinq ou six yeux au-dessus de la taille de l’année précédente, c’est-à-dire au-dessus de l’empâtement
Variétés. – Groseilliers à fruits rouges. – Groseillier rouge de Hollande.- Grappes serrées et longues, fruits rouge clair, très gros ; tardive et très vigoureuse
Groseille Queen Victoria. – Grappes peu serrées, très longues ; assez productive.
Groseille versaillaise. – Fruits nombreux et très gros, rouge clair, grappes fournies, longues et réunies par paquets.
Groseille hâtive de Berlin – Grappes serrées, fruits rouge foncé; très hâtive.
Groseille cerise, à gros fruits. – Grappes courtes peu fournies, fruits gros rouge clair; plante vigoureuse et trapue.
Groseille de Chenonceau. – Très belle grappe peu serrée. Grosse gloire de Sablons. – Fertile de Palluau. _ Fertile d Angers, etc.
Groseilliers à fruits blancs. – Groseille blanche de Hollande. – Fruits assez gros de très bonne qualité, chair ferme transparente.
Culture du groseillier à fruits noirs : Cassis
— Le cassis ne diffère du groseillier que par ses dimensions un peu plus grandes, ses feuilles d’un vert plus clair et par l’odeur de son bois, le fruit qui est d’un beau noir de jais doit être cueilli aussitôt sa maturité, sans quoi il tombe. La culture est la même que celle du groseillier.
Comme le cassis repousse moins du pied que le groseillier, on ne devra pas retrancher trop de vieux bois, ce qui diminuerait la production. Même taille.
Culture du groseillier épineux – groseillier à maquereaux
Le groseillier épineux se multiplie de graines, de marcottes, de boutures prises sur le bois de deux ans et d’éclats enracinés.
La reprise des boutures s’opère avec plus de difficulté que les autres variétés. En raison de ses épines qui sont nombreuses et serrées, il est très propre à former des haies impénétrables, et il est tellement rustique qu’on peut le planter à toutes les expositions et dans tous les sols.
Graines.
Pour récolter de la graine, on choisit les plus beaux fruits que l’on étend sur des planchettes.
Lorsqu’ils sont bien mûrs, on les écrase dans l’eau, les graines se précipitent au fond, on les recueille et on les fait sécher à l’ombre, elles se conservent bonnes pendant un an. Pour bien réussir dans le semis qui doit se faire au printemps, il faut les mettre stratifier dans le sable aussitôt après la récolte.
Maladie du groseillier épineux. Animaux nuisibles.
Le groseillier est quelquefois atteint d’une maladie qui le détruit rapidement. C’est une espèce de champignon blanc, qui se développe sur les racines et les fait pourrir. On le rencontre fréquemment dans les sols trop humides. On a conseillé d’arroser les pieds malades avec un lait de chaux très clair.
On rencontre quelquefois aussi, et cela dépend des années, surtout sur le groseillier rouge, des petites chenilles vertes qui dévorent les feuilles. Nous avons vu des jeunes plantations entièrement dépouillées. Le remède est bien difficile, il faut chercher les œufs, disposés en forme d’anneaux sur les vieux bois de deux ou trois ans et les détruire.
Que faire avec la groseille.
— Le groseillier est d’un usage général.
On mange le fruit du groseillier ; on en fait des gelées. On prépare avec les fruits des boissons adoucissantes et rafraîchissantes ; on en fait un sirop, un vin assez agréable que l’on boit dans le Nord ; on en retire même de l’eau-de -vie.
En médecine, la groseille est rafraîchissante et astringente; elle excite l’appétit. L’acidité des groseilles, plus intense dans les variétés rouges, résulte de l’abondance des acides malique et citrique. On peut dire que la groseille est un aliment médicamenteux qui nourrit et rafraîchit.
Les feuilles servent pour teindre en jaune, les branches pour teindre en noir.
L’espèce appelée groseillier à maquereaux est dénommée ainsi parce que les fruits sont employés verts dans une sauce usitée pour le maquereau. En France, on ne fait guère d’autres usages des fruits que de les manger crus, mais, en Angleterre, avant leur maturité ils servent à relever certaines sauces. On les accommode isolément ou on les sert comme accessoires de viandes. On en fait des gâteaux, qui sont délicieux. Lorsqu’ils sont mûrs, on en fabrique un vin très estimé.
Le cassis produit une excellente liqueur tonique et bonne pour l’estomac. On en fait également un très bon ratafia.
Les confiseurs peu scrupuleux emploient, de même que les graines, le bois et les feuilles pour donner du parfum à un sirop qu’ils baptisent cassis.
Les jus de fruits teint en bleu par les alcalis, en pourpre violet par le sel d’étain. On en obtient une laque.
Les feuilles donnent une teinture jaune qui sert pour colorer l’eau de vie.